Bénin : des instituteurs outillés pour une prise en charge adéquate des apprenants atteints de troubles spécifiques

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Des instituteurs et institutrices ont pris part, le samedi 04 mars 2023, à une séance d’information sur les « troubles dys » à l’Université d’Abomey-Calavi dans la salle American Corner. L’initiative portée par une jeune psychologue se fonde sur la volonté de renforcer la capacité des enseignants à mieux enseigner les apprenants atteints de troubles spécifiques à l’apprentissage.

La dyslexie, la dyscalculie, la dysgraphie ou encore la dysorthographie sont entre autres quelques exemples de troubles spécifiques à l’apprentissage encore appelés ‘’troubles Dys’’. Samedi dernier, cette catégorie de troubles a fait l’objet d’une séance d’information entre instituteurs de cours primaires et l’enseignant-chercheur et docteure en psychologie, Ornheilia Zounon. Selon les explications de l’enseignant-chercheur de l’Uac, les troubles dys se définissent comme une « inaptitude à acquérir, retenir ou de manière générale à utiliser des connaissances ou informations spécifiques résultant d’une déficience d’attention, de mémoire ou de raisonnements ». Autrement dit, un dysfonctionnement de certaines zones déterminantes du cerveau, en dehors de toute autres prémices, à en croire la docteure. Le dysfonctionnement peut être héréditaire ou acquise. Ainsi, l’on parle de la dyslexie quand l’apprenant, sur une durée persistante, parvient difficilement à lire. En cas des mêmes difficultés avec les chiffres, on parle de la dyscalculie.

D’autre part, la dysgraphie se manifeste chez un apprenant par des difficultés à identifier les figures géométriques dans l’espace. Dans le cas la dysorthographie, un autre ‘’trouble dys’’ dont a parlé l’enseignant-chercheur aux participants, l’apprenant éprouve beaucoup de peine à écrire l’orthographe correcte des mots, aussi facile que le mot soit. La dyspraxie et les déficits de l’attention avec ou sans hyperactivité appelé TDAH font également parti de la liste de ces troubles.

Aperçu sur les troubles dys

Si les troubles dys, à première vue, peuvent perturber l’écolier victime à étudier normalement, la docteure précise qu’il ne s’agit pas d’une maladie. Généralement, elles « nécessitent un diagnostic pointu chez un neurologue, un orthophoniste ou encore un psychologue » selon le cas de dysfonctionnement. Face aux premiers signes, Docteur Zounon recommande deux alternatives : contourner la difficulté par d’autres méthodes d’apprentissage plus faciles puis accompagner l’apprenant en impliquant les parents et tout son environnement.

Pourquoi une telle initiative ?

D’après Gloria Sounou, l’initiatrice de l’événement, ce renforcement de compétences à l‘endroit des enseignants du Cours primaire part d’un constat. « Le choix a porté sur cette thématique parce que nous avons d’abord constaté qu’à la base, dans le système éducatif des enseignants, il n’y a pas ces notions. Ce qui leur rend parfois difficile la pratique de leur métier sur le terrain », a commencé par expliquer la jeune psychologue en formation. Ce renforcement de capacité des enseignants du primaire, poursuit-elle, ‹‹ est aussi une manière pour moi de célébrer mon anniversaire autrement afin de contribuer à une éducation de qualité, l’objectif de développement durable 4 (ODD4) ».

Impressions des participants

Les instituteurs participants à la séance s’en sortent plus informés. Degbo Haroldia, institutrice d’une classe de CE2 dans une école située à Ouèdo en fait cas. « Je retiens qu’il y a des enfants qui souffrent de ça (les troubles dys) et on ne s’en rend pas compte. Il faudrait leur apporter une attention particulière, une assistance. Je sais désormais qu’il ne faudrait pas leur coller une étiquette d’enfants nuls », a-t-elle déclaré.

Les participants

De son côté, Cica Guedemey, directrice d’une école maternelle a également exprimé ses impressions à la fin de la formation. « C’est des choses qu’on peut rencontrer au niveau des enfants et si on n’était pas informé, on peut dire que l’enfant est entrain de faire des caprices et mal traiter. Alors que si on savait que l’enfant a ses difficultés, on peut l’accompagner très facilement comme le docteur vient de nous informer. On peut contourner ces difficultés et aider l’enfant à évoluer. Surtout qu’elle nous a cité qu’il y a des célébrités comme Einstein (dyslexique,ndlr) et des docteurs (détenteurs d’un diplôme de doctorat, ndlr) qui en souffrent, ça veut dire que ce n’est pas des troubles qui handicapent l’évolution des enfants ».

À noter que cette initiative de renforcement de capacité a reçu le soutien de Barbara Laurenceau, ex représentante résidente du Fond des nations unies pour la Population au Bénin.

Léandre HOUAN

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