Comment publier sans tomber dans l’apologie du terrorisme ? Voici la réponse de Michaël Matongbada, Chef d’équipe Sahel et Afrique de l’Ouest du « Civic »

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Le terrorisme, de plus en plus prend une allure inquiétante sur la terre africaine. Face à cette inquiétude galopante, les médias et les OSC, semblent visiblement méconnaître les rôles qui sont les leurs. Et pour mettre la lumière sur leurs roles, le vendredi 28 juin dernier, le quotidien Bénin Intelligent a organisé un Workshop sur le « Rôle des acteurs des médias et des OSC dans la prévention de l’insécurité au Bénin ». Cette communication a été animée par Michaël Matongbada, Chef d’équipe Sahel et Afrique de l’Ouest du Central for civilians in conflit (Civic) dans les locaux du journal à Cotonou en présence de plusieurs journalistes béninois.

Photo de famille

Plusieurs aspects du terrorisme ont été abordés par le communicateur dans son exposé dont la manière ou la façon de publier une information sans tomber dans l’apologie du terrorisme. « La question de comment publier pour ne pas faire l’apologie du terrorisme est cruciale et importante », reconnaît Michaël Matongbada. Parfois, poursuit-il, quand les médias veulent publier, ils mettent l’accent sur le sensationnel pour être le premier à être lu. « Mais qu’on le veuille ou non, il y a forcément un besoin de suivi des incidents. C’est important de le faire. Il y a des structures qui font cela… Sans ça, on ne peut vraiment pas prendre de décisions. Donc ce besoin de suivi, il est important que les médias et les structures spécialisées le fassent. Dans ce suivi des incidents, il y a un besoin rigoureux dans la façon de faire », recommande l’expert. Pour lui, il faut être rigoureux dans la vérification des sources avant de publier les informations, surtout à un moment où la désinformation monte de plus en plus. A l’en croire, il ne s’agit pas de juste faire le suivi, mais de comprendre les causes.

Quelques journalistes

« Parce que ce n’est qu’en comprenant ou en analysant les causes des incidents qu’on peut mieux alerter ou informer les décideurs. Si c’est juste de dire  » Trois civils tués au nord du Bénin » et on s’arrête là et ne pas essayer de comprendre les causes, on risque juste de passer en relais de l’information. Il est aussi important d’analyser l’impact de ces incidents sur la vie politique, sociale, économique, etc. Ce sont des éléments pour ne pas tomber dans l’apologie du terrorisme ».

Michaël Matongbada, Chef d’équipe Sahel et Afrique de l’Ouest du Civic

Pas que ça. Aussi, ajoute le Chef d’équipe Sahel et Afrique de l’Ouest du Civic, le fait que dès qu’il y a un incident et tout le monde veut filmer et veut être le premier à partager sur tous les canaux les photos et vidéos pour montrer comment ça s’est passé relève un peu de l’apologie. « Parce que c’est ce que ces groupes de terroristes veulent. Ils veulent semer la terreur. Quand ils font l’attaque et les vidéos existent, c’est pour semer la terreur et montrer qu’ils ont des capacités d’actions et d’affaiblir le mental et la combativité des forces de défense et de sécurité », explique-t-il.

« Je pense que ce sont des choses dont on doit se garder de faire et se baser sur le suivi des incidents pour informer la prise de décision. Que ce suivi soit assez rigoureux, en terme de vérification des sources d’information », renchérit Michaël Matongbada.

Le Civic en quelques mots…

Le Civic est une organisation internationale non gouvernementale qui a son siège aux États-Unis et au Pays-Bas. Il travaille sur la protection des civils et fait essentiellement de la formation ou du renforcement des capacités des forces de défense et de sécurité. « Nous faisons aussi de la protection avec les populations pour nous assurer qu’elles prennent également part à la protection des civils. Et qu’elles soient actrices de la protection des civils ou bien qu’elles plaident pour leur propre protection. De plus, on fait de la recherche. De même que du plaidoyer à l’endroit des acteurs nationaux, régionaux et internationaux pour nous assurer que les réponses à l’insécurité puissent prendre en compte les civils et leurs besoins », deballe Michaël Matongbada.

Mahussé Barnabé AÏSSI

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