S’il y a une actualité qui a frustré plus d’un à l’Université d’Abomey-Calavi au cours de cette année académique finissante, c’est bien la question d’insécurité. Et face à cette situation qui met en péril la quiétude de tous les usagers du campus et plus particulièrement celle des étudiants, une solution semble être la bienvenue. Le port obligatoire de la carte d’étudiant dans l’enceinte de l’Uac.
L’insécurité à l’intérieur du campus d’Abomey-Calavi est revenue en trombe au cours de cette année académique 2023-2024. Polichinelle le sait ! Au cours de cette année, les étudiants et autres usagers de la plus grande université du Bénin ont eu droit à des actualités fâcheuses. Lesquelles font état de voles, de braquage et pire, de mort. L’Uac renoue ainsi avec sa triste réalité, d’antan. En effet, l’Uac est ouverte 24h/24 à toute personne quelle que soit sa nature, race, religion et consort. Dans ce tohu-bohu, il est difficile d’identifier qui est qui ou quoi. Et c’est ainsi que s’ouvre la porte de l’insécurité. Si donc, un dispositif de contrôle adéquat est mis en place afin d’identifier tous les usagers comme cela s’observe dans les administrations étatiques, les étudiants n’auraient plus peur à s’y être afin d’étudier dans la paix et la quiétude. Et comme un père à l’écoute de ses fils et sensible à leurs maux, le Professeur Félicien Avlessi choisit de mettre fin à la récréation, cette manière de faire aussi vielle que l’Uac. C’est subséquemment que dans un communiqué en date du mardi 21 mai 2024, il a été décidé que le port de la carte d’étudiant est dorénavant obligatoire dans l’enceinte du campus. « Les apprenants qui n’auraient pas de carte d’étudiant sont invités à remplir les formalités nécessaires en vue de s’en faire établir », renseigne le communiqué. Le défaut de carte, prévient le Recteur de l’Uac, expose l’étudiant en situation illicite à une expulsion systématique lors des contrôles inopinés. En soi, c’est une bonne décision qui, visiblement profite à l’étudiant lambda. Réalité oblige, à l’épreuve de la réalité, les choses ne se passent pas toujours ainsi dans le rang des étudiants. Il y a ceux qui ont l’habitude d’avoir sur eux leur propre carte seulement lors des examens. Ils vont devoir changer la donne. Sinon, la formule est claire et connue de tous. D’ailleurs, il y a de ces surprises qui choquent le bon sens. Le cas du corps sans vie découvert le dimanche 19 mai dernier à l’intérieur du campus est l’exemple le plus édifiant en la matière. Ayant passé de vie à trépas (les conditions et circonstances de la mort ne sont pas encore connues) et donc apte à être inhumé, nul n’a pu l’identifier. Etait-ce un étudiant ? Qui est-il ? Ces questions auraient pu avoir leurs réponses s’il y avait une carte qui révélait son identité. Ce n’est pas un vœu qu’un étudiant décède, mais lorsque l’irréparable sera commis que l’on ait plus à se poser d’autres questions autres que : que lui est-il arrivé ? La mesure prise par le recteur vient donc à point nommé sonner le glas.
Ces préoccupations !
Les principales raisons qui ont motivé cette mesure prise par le Professeur Félicien Avlessi n’ont pas été clairement définies dans le communiqué rendu public et dont la Rédaction du journal Le Révélateur a reçu une copie. Mais cette décision a suscité moult préoccupations. Entre autres : comment feront ceux qui ont fini l’Université et qui souhaitent y rendre ? Pourquoi ce sont seulement les étudiants qui doivent avoir sur eux leur carte et non les vendeuses ambulantes ? En tout cas, au vu des cas d’insécurité enregistré depuis le début de l’année académique, il convient de dire que le recteur s’est passé le mot. Comme ce fut le cas des étudiants par exemple, les enseignants aussi doivent se munir de leur carte. Contre toute attente, les raisons d’une telle mesure n’ont pas été évoquées. Peut-être que l’ancre du prof peut couler à nouveau. Mais en attendant, il savoir désormais, qu’il faut avoir sur soi, sa carte d’étudiant partout et en tout lieu sur le campus. D’ailleurs une carte d’étudiant ne pèse pas du tout ! Un homme averti en vaut plusieurs !
Mahussé Barnabé AÏSSI, in Parution 229 de Mai 2024