Depuis que le classement UniRank a dévoilé la liste des 200 meilleures universités d’Afrique en 2023, la toile s’est enflammée quant à la position qu’occupe la plus grande université du Bénin. Pourquoi l’université d’Abomey-Calavi (Uac) est-elle reléguée au dernier rang parmi les meilleures en Afrique ? Voici quelques raisons probables.
De 154è en 2020, à 158è en 2021, l’université d’Abomey-Calavi est passée à la 195è position en 2023, selon le dernier classement du site UniRank. Des chiffres qui montrent que depuis trois ans l’Uac dégringole. Par ricochet, le Bénin est mal représenté dans le top 200 des meilleures universités africaines. Toutefois, avant de jeter du discrédit sur la plus grande université du Bénin, il faut d’abord reconnaître les efforts louables de l’enseignement supérieur béninois et de l’université d’Abomey-Calavi.
En effet, selon UniRank, l’Afrique compte au total 1279 établissements d’enseignement supérieur dont 586 publics. De facto, l’Uac occupe la 195è place sur les 1279 universités publics et privés de l’Afrique. Ce qui lui a valu sa place parmi les meilleures universités africaines, selon le classement UniRank. Lequel ne tient pas compte de la qualité de l’enseignement dispensé dans ces universités.
Faut-il le rappeler, Unirank est un site australien qui référence depuis 2005 près de 13000 établissements d’enseignement supérieur et classe les meilleurs par continent chaque six mois. Les critères de son classement se résument à des facteurs tels que l’agrément, les diplômes délivrés, le format d’enseignement traditionnel (en présentiel).
D’ailleurs, sur son site web, on peut clairement lire que « Unirank vise à fournir un classement non universitaire des meilleures universités d’Afrique, basé sur des mesures web valides, impartiales et non influençables fournies par des sources indépendantes de renseignements web plutôt que sur des données soumises par les universités elles-mêmes ». Autrement dit, ce classement se base non pas sur la qualité de l’enseignement, mais plutôt sur la notoriété des écoles et des universités sur internet, notamment les médias sociaux.
Par ricochet, ce classement ne remet pas directement en cause la qualité de l’enseignement dispensé à l’Uac même si d’autres facteurs peuvent faire le contraire. Il permet plutôt à la plus grande université du Bénin de se rendre compte qu’il lui reste encore à faire quant à sa notoriété sur internet.
L’Uac absente sur la toile ?
Faut-il le reconnaitre, l’Uac depuis quelques années s’investit à se positionner sur le web, à travers plusieurs actions de communications. C’est ce qui lui a valu ces meilleures performances en 2020 et en 2021. Chuter ne veut pas forcément dire que le dynamisme a baissé. Bien au contraire, depuis 2021, les plateformes numériques de l’université sont régulièrement nourries en contenus. Lesquels communiquent assez sur les actions du recteur Félicien Avlessi et son équipe pour assurer un enseignement supérieur de haute qualité.
Pr Félicien Avlessi, recteur de l’Uac
Cependant, tant qu’il reste à faire, rien n’est encore fait. Les TICs évoluent très rapidement et il serait préférable que l’Uac s’adapte aux nouvelles exigences du web que de vouloir rester dans le classique. La création de contenus de qualité, l’optimisation SEO, la gestion social media, bref, tout l’arsenal de la communication digitale de la plus grande université du Bénin devra être redéployé, si l’université veut être mieux repositionnée sur le plan numérique les années à venir.
Il suffit d’un peu de volonté et de moyens. Reste à savoir ce qui prime entre la qualité et la notoriété. Dans les deux cas, l’université d’Abomey-Calavi peut mieux faire.
Arsène AZIZAHO