La nouvelle a réjoui plus d’un. Tant attendue, elle vient finalement mettre fin à un processus aussi vieux que l’Uac. Dorénavant, il ne sera plus question pour les étudiants de la Faculté des lettres, langues, arts et communication (Fllac) de l’université d’Abomey-Calavi de soutenir en fin de cycle de licence. C’est ce qu’il convient de retenir au détour du communiqué du Doyen de cette faculté, daté d’hier, vendredi 4 octobre 2024.
Cette décision, comme l’informe le communiqué du Professeur Vincent Atabavikpo, est prise en référence « aux décisions prises en Assemblée Générale des enseignants du 31 juillet 2024 et du mardi 17 septembre 2024, en Conseil pédagogique du jeudi 12 septembre 2024 et du lundi 30 septembre 2024, ainsi qu’à la séance de travail du vendredi 20 septembre 2024 avec le Bureau d’Union d’Entité de la Fllac, accompagné de tous les responsables des amphithéâtres des troisièmes années ».
À l’arrivée, « les mémorants qui ont déjà fini la rédaction de leur travail de recherche et obtenu le quitus de dépôt de leur directeur de mémoire sont invités à transmettre leurs dossiers de soutenance au secrétariat de leur département respectif au plus tard le 15 octobre 2024, en vue de la programmation de leur passage devant les jurys », lit-on dans le communiqué.
Aussi, « tous les autres étudiants qui, s’étant vu attribuer un sujet et un directeur de mémoire, n’ont pas encore fini de rédiger le document de recherche, doivent le faire dans les conditions requises et transmettre leurs dossiers de soutenance au plus tard le 31 décembre 2024 au secrétariat de leur département respectif », mentionne le communiqué du Doyen.
De même, « tous les étudiants de la troisième année au titre de l’année académique 2024-2025 sont priés de se rapprocher sans délai du secrétariat de leur département pour le dépôt des propositions de sujets de leurs rapports de recherche », peut-on lire dans le communiqué.
Le rapport de recherche « peut être rédigé seul ou en binôme. En outre, le stage n’est plus sanctionné par un rapport ; les soutenances de mémoires sont supprimées à la Fllac ; les étudiants produiront désormais un rapport de recherche de 15 pages conformément aux dispositions de la décision décanale N°89S-2024/UACIFLLACI DIVD/SGEICSA du 02 octobre 2024. Les étudiants n’ayant pas soutenu jusqu’au 31 décembre 2024 sont tenus de se conformer aux nouvelles dispositions en vigueur », précise le Doyen dans son communiqué.
Il faut noter que les sujets de recherche précédemment validés tiennent lieu de sujets de rapport de recherche avec les mêmes directeurs de recherche.
Satisfaction pour David Bonou et cie plus d’un an après…
Depuis hier, où à la Fllac, la question de la soutenance de mémoire en licence est résolue sinon supprimée David Bonou, alors président BUE Fllac et son équipe qui ont vaillamment lutté pour que cette suppression de soutenance soit une réalité, peuvent s’en réjouir. De mémoire d’homme en effet, en 2023, David et sa troupe revendiquaient trois points : le recrutement d’enseignants permanents; l’application de l’article 48 du règlement pédagogique et la suppression des soutenances en licence. Depuis hier donc, il faut dire que toutes les revendications d’alors ont été définitivement satisfaites et déjà, David peut se réjouir d’avoir été le pionnier d’une telle lutte bien que l’attente ait duré plus d’un an. L’essentiel, c’est que les efforts de David Bonou et de son équipe ont fini par porter leurs fruits. Tous les membres du BUE Fllac d’alors peuvent désormais se réjouir de l’aboutissement de leurs revendications, marquant un tournant positif dans leur expérience académique.
Un alignement stratégique…
En optant pour la suppression des soutenances de mémoire en Licence, la Fllac rejoint ainsi la Faculté des sciences et techniques (Fast) et la Faculté de droit et de sciences politiques (Fadesp), qui avaient déjà fait le choix de ne pas imposer cette étape aux étudiants. Cette décision du Prof Vincent Atabavikpo, s’inscrit dans une tendance plus large visant à alléger le parcours académique, permettant ainsi aux étudiants de se concentrer davantage sur l’apprentissage et la réussite de leur formation.
Quid de la Faseg et de la Fashs ?
À la lumière de la récente avancée notable à la Fllac, où la soutenance de mémoire en licence a été supprimée, un débat important se pose : les deux autres facultés classiques de l’Uac à savoir la Faculté des sciences économiques et de gestion (Faseg) et la Faculté des sciences humaines et sociales (Fashs), doivent-elles également adopter cette approche ? Cette question revêt une importance capitale pour l’évolution des parcours académiques et la réussite des étudiants.
La décision de la Fllac de supprimer la soutenance de mémoire s’inscrit dans une volonté d’alléger le parcours académique des étudiants, en leur permettant de se concentrer sur l’apprentissage et la compréhension des matières plutôt que sur une évaluation formelle souvent perçue comme une contrainte. D’ailleurs, la Fast et la Fadesp, qui ne pratiquent pas la soutenance, montrent déjà qu’il est possible d’évaluer les étudiants autrement.
Quoiqu’on dise, la Faseg et la Fashs ont l’opportunité d’aligner leurs pratiques sur celles de la Fast, Fadesp et bien évidemment la Fllac en prenant en compte les retours positifs de cette nouvelle mesure. En adoptant la suppression des soutenances, elles pourraient non seulement améliorer l’expérience académique des étudiants, mais également renforcer leur motivation et leur engagement. Tant mieux pour « nos » yeux !
Mahussé Barnabé AÏSSI