À l’occasion de la 38è journée internationale des droits de la femme, l’ONG Famille Nutrition et Développement (FND) en collaboration avec d’autres organisations de lutte contre les VBG a tenu une séance d’échanges avec les hommes des médias sur les dispositions légales de protection des filles et des femmes contre les violences sexistes en ligne. C’était le samedi 11 mars dernier à la salle de conférence du bar restau les 3 EL à Abomey-Calavi.
« Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes ». C’est le thème choisi par la communauté internationale pour célébrer la 38è édition de la Journée internationale des droits de la femme. Ce thème vise à défendre le potentiel que peuvent avoir les secteurs du numérique pour favoriser l’égalité entre les hommes et les femmes. Et c’est fort de cela que l’ONG Famille Nutrition et Développement a initié un atelier d’échanges avec les hommes des médias sur les dispositions légales, les procédures et les acteurs impliqués dans la protection des filles et des femmes en ligne au Bénin.
Pour Héléna Capo Chichi, présidente de l’ONG Famille Nutrition et Développement, l’objet de cet échange est de permettre « à 25 journalistes de la presse écrite, de la presse en ligne, de la radio et des web TV d’être informés et de maîtriser parfaitement les enjeux, les outils et les acteurs intervenants dans la protection des filles et des femmes en ligne au Bénin ». À en croire ses propos, au Bénin et plus particulièrement à Abomey-Calavi, les cas de violences basées sur le genre (VBG) dont les abus sexuels sur mineures ont connu une recrudescence en 2021 et à la faveur de la pandémie de la Covid-19. Ceci est donc à l’origine des multiples actions de l’ONG FND pour la protection des filles et femmes dans la dite commune. « L’utilisation des réseaux sociaux et autres moyens de communication électronique ont aussi contribué à la survenance de ses violences dont les filles et les femmes font objet notamment les viols, les sextorsions, le harcèlement et les chantages », a déclaré la présidente de l’ONG FND.
Selon Igor Agbannoussou, psychologue socio-anthropologue, les violences basées sur le genre en ligne constituent « l’ensemble des violences perpétrées sur internet en utilisant des moyens de communication tels que WhatsApp, Facebook… ». Ces violences se manifestent par des intimidations, la discrimination en ligne, le harcèlement en ligne et de la menace en ligne avec pour but de faire peur ou de provoquer la colère ou même la honte chez les victimes. Ce phénomène est le fruit du manque d’orientation, d’éducation sexuelle, ou de sanction pénale selon le socio-anthropologue. Comme conséquences, la victime peut faire acte d’isolement ; le sentiment d’insécurité peut l’animer, voire la dépression.
Pour lutter contre ce fléau, il existe des dispositions et des acteurs qui accompagnent les victimes en cas de violences en ligne. En ce qui concerne les dispositions, il faut noter, la loi n°2017-20 du 20 avril 2018 portant code du numérique. Les victimes peuvent également faire recours à des structures telles que « la brigade des mœurs, l’OCRC, les ONG spécialisées dans la prise en charge des cas de VBG, les centres de promotion sociale… », a fait savoir Igor Agbannoussou. Ainsi, pour éviter d’être victime des violences sexistes en ligne, Igor Agbannoussou invite les filles et les femmes à la protection des données personnelles, au respect de la ville privée et surtout à la dénonciation, car « nous sommes tous coupables lorsque nous ne dénonçons pas », a laissé entendre le socio anthropologue.
Par ailleurs, Héléna Capo Chichi a profité de l’occasion pour inviter les acteurs à divers niveaux à plus d’engagement et de renforcement des mesures idoines pour la protection des droits des filles et des femmes.
La Rédaction