Il a été chanteur, auteur-compositeur, instrumentiste et danseur connu comme salsero. Feu Gnonas Pédro puisque c’est de lui qu’il s’agit, a, adopté avant sa mort, d’abondant styles de musique. Ce lundi douze août 2024, cela fait 20 ans qu’il a rejoint l’au-delà. Au-delà du conservatoire et de son décor féérique qui attirent au quotidien les touristes, nombre d’initiatives sont en vue pour l’immortaliser. C’est du moins ce qu’il convient de retenir de l’intervention du Fils Benjamin de Gnonas Pédro, en la personne de Marius Gnonas, reçu dans l’édition du journal parlé de la mi-journée de Radio Sêdohoun ce lundi 12 août 2024.
Un artiste hors pair qui aura marqué son passage dans l’arène musicale béninoise, africaine et même mondiale. Gnonas Pédro a fait au total 38 ans de carrière. « Tout ce qu’il a eu à faire dans sa vie n’est que de la musique. Il a commencé en 1960 et a sorti son premier album en 1966. Il a marqué l’histoire du Bénin, de l’Afrique et du monde entier », rappelle Marius Gnonas. Et comme dans chaque domaine, il y a des gens qui marquent l’histoire, « aujourd’hui au Bénin, si on parle de la musique et qu’on cite le nom de Gnonas Pédro, tout le monde serait d’accord », signe le fils benjamin de l’illustre disparu.
« 20 ans après son décès, l’émotion reste toujours. On s’en rappelle comme si c’était hier. Il nous a laissés l’héritage musical, un patrimoine. En plus de cela, sa maison dans son village qui est devenu aujourd’hui musée c’est-à-dire, le conservatoire de ce qui reste de l’artiste : son vestige, ses habits, ses trophées, etc. C’est un père qui a été responsable qui a tout fait pour ses enfants et pour le Bénin », mentionne Marius Gnonas.
Et quand Sidoine Ahononga pose la question de savoir si le conservatoire survie-t-il aux intempéries, l’invité du 12h45’ clame : « oui ! L’idée, c’était pour être un musée, un site touristique qui pourra valoriser non seulement Lokossa mais le Mono et par ricochet le Bénin. J’avoue qu’à un moment donné ça été abandonné. Entre temps, on a fait un partenariat avec une association qui l’a géré pendant un moment comme elle le pouvait et aujourd’hui, la famille a repris. La maison a quand même connu un coup de vieillesse. Nous avons mis en place une association baptisée « Association Gnonas Pédro » avec comme objectif de promouvoir son patrimoine à travers la musique. Le premier projet en vue c’est une collecte de fond afin de pouvoir rénover le musée. Gnonas Pédro mérite d’être consacré au Bénin à l’image d’autres artistes », a-t-il déballé.
A l’en croire, ce qui les préoccupe, « c’est de faire ce que nous pouvons faire en tant que fils de Gnonas Pédro et s’il y a des gens qui veulent nous aider, nous sommes ouverts afin que, comme le héros Béhanzin, Gnonas Pédro puisse être connu ».
Etes-vous arrivé à cette date, à trouver quelqu’un parmi vous pour le représenter valablement sur l’échiquier musical ?
Je puis dire qu’il y a effectivement quelqu’un dans la famille qui poursuit son œuvre. Le grand frère Gilles, qui est d’abord le président de l’association. Il fait de la musique et fait ainsi honneur de la famille. Mais, il y a une chose que les gens doivent comprendre : on ne remplace par l’artiste. Bob Marley a des enfants, M. Jackson aussi et plein d’autres. Et nous connaissons un peu l’histoire de leurs enfants. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il y a des artistes qui viennent avec un talent et qui repartent avec.
Par ailleurs, Marius recommande qu’il y ait un penchant pour la mémoire de l’artiste, son père. « Il y a de grandes artistes au Bénin mais dès qu’ils meurent, on les mets dans les oubliettes. Alors qu’ailleurs ce n’est pas comme cela. Si aujourd’hui des artistes n’existent plus sur la terre et qu’aujourd’hui on continue de parler d’eux, c’est parce que les autres ont trouvé le moyen de les immortaliser. Que le Chef de l’Etat et les autorités de la localité qui ont cet amour de faire quelque chose le fasse pour que le Bénin ait son mot à dire, coté musical ».
Mahussé Barnabé AÏSSI