Le recteur vient de réagir suite aux revendications des étudiants de la Faculté des lettres, langues, arts et communication (Fllac) de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac). C’est par un communiqué de presse adressé à toute la communauté universitaire ce mercredi 15 mars 2023 que le professeur Félicien Avlessi a instruit les responsables et étudiants de ladite faculté sur les dispositions urgentes à prendre en ce qui concerne la réponse à leurs différentes revendications.
Après ceux du département des Lettres Modernes, c’est toute la Faculté qui s’en est pris au recteur et à son équipe le lundi 13 mars dernier. Ils ont en effet pris d’assaut l’entrée du rectorat aux alentours de 12 heures, alors que le Conseil rectoral tenait sa session hebdomadaire ordinaire. Conduit par des responsables de l’UE FLLAC, BUE FLLAC et UNSEB, le groupe d’étudiants a exigé à cor et a cri que le recteur les reçoive pour écouter leurs plaintes. Lesquelles se reposent essentiellement sur trois points : la suppression des soutenances dans les cinq (5) départements de la FLLAC ; le recrutement d’enseignants pour le compte de la faculté ; l’application, à compter de cette année académique, de l’article 48 du Règlement pedagogique de la FLLAC qui prévoit que : tout étudiant n’ayant pas satisfait aux conditions de l’article 47 peut, toutefois bénéficier d’un enjambement et être ainsi autorisé à continuer le semestre suivant si au moins 80% des crédits du ou des semestre(s) antérieur(s) et du semestre courant sont validés.
Droit de réponses du recteur
Selon le communiqué de la première autorité de l’Uac, les revendications ne sont pas restées sans satisfactions. ‹‹ Le point objet de la dernière revendication est déjà en application à la FLLAC. En ce qui concerne le deuxième point, les entités de l’Uac, dans la mesure bien modeste des ressources dont elles disposent, recrutent du personnel enseignant vacataire pour trouver des solutions conjoncturelles au problème plutôt structurel du manque d’enseignants permanents dans les universités publiques. La résolution de ce problème dépasse donc la seule compétence de l’Uac ››, a clarifié le professeur Félicien Avlessi dans son communiqué.
Quant au premier point de revendication, ‹‹ initialement porté par un groupe d’étudiants des Lettres Modernes et opportunément endossé désormais par le Bue Fllac et ses satellites ››, estime le recteur, a déjà fait l’objet de discussions à divers niveaux. En effet, à en croire ledit communiqué de presse, le rectorat a reçu il y a exactement une semaine, soit le mercredi 8 mars 2023, l’équipe décanale de la FLLAC, l’équipe dirigeante du département des Lettres Modernes ainsi que les porte-paroles des plaignants. Des pourparlers qui ont duré pratiquement trois heures, a jaillit un consensus pour la résolution des problèmes alors évoqués.
Lequel consensus a débouché sur les dispositions suivantes : ‹‹ l’ouverture, par le département des Lettres Modernes, d’une nouvelle période de dépôt des protocoles de recherches, qui court du 8 au 22 mars 2023 ; l’obligation faite aux étudiants concernés de terminer la rédaction de leur mémoire sous la supervision de leurs directeurs respectifs et avec le suivi du Décanat, en vue de la transmission de leurs dossiers de programmation de soutenance au plus tard le 30 juin 2023 et la tenue desdites soutenances au mois de juillet ; l’invitation adressée à tous les étudiants d’aller retirer leurs relevés de notes pour éviter les déconvenues de dernière minute ; le recrutement de nouveaux enseignants pour soulager les peines des permanents lourdement surchargés (exigence des étudiants) ; la mise à disposition, au profit de tous les participants, du compte rendu de la séance ››. En conséquence, l’équipe rectorale a fait obligation aux responsables étudiants de produire un communiqué de presse informant le public des points de consensus trouvés à l’issue de cette rencontre du 08 mars.
Le recteur déçu des responsables étudiants
Le recteur a par l’occasion fait savoir son mécontentement face aux agissements des responsables le lundi dernier, malgré le consensus trouvé il y a une semaine. ‹‹ Alors même que le Bue Fllac, qui a fait une découverte subite de la pertinence du problème posé par le groupe d’étudiants des Lettres Modernes, n’a adressé ni courrier ni demande d’audience à aucun de ses responsables immédiats (chefs de département et décanat Fllac), encore moins au Rectorat, on comprend mal qu’il initie à l’issue d’une AG une marche de protestation ciblant directement le Rectorat ››, déplore le Pr Félicien Avlessi. ‹‹ S’il est vrai que l’équipe rectorale travaille à défendre et à promouvoir la liberté d’expression de tous les acteurs de la communauté universitaire, elle saisit cette occasion pour rappeler au Bue Fllac et à tous que l’expression libre des idées ne doit pas prendre des allures de carnaval de chienlit ››, a-t-il avertit.
Mise en garde du recteur
Les bons comptes font les bons amis, dit-on. C’est à juste titre que le recteur a instruit les responsables étudiants de prendre véritablement leur responsabilité et de rendre compte à leurs camarades. ‹‹ Au demeurant, le recteur informe les responsables d’étudiants qu’ils ont le devoir moral de répercuter sur leurs camarades toutes les informations qui leur ont été communiquées durant les trois (3) heures de réunion du mercredi 8 mars dernier et qui devraient suffire à éviter de persister sur certains points de revendication ››, a-t-il instruit. En tout cas, ils seront tenus responsables des troubles inopportuns qui découleraient de toute rétention ou manipulation indue d’informations, a mis en garde le recteur.
Le recteur rassure les étudiants
Par ailleurs, le recteur n’a pas manqué de rassurer ces maints étudiants en instance de soutenances à la Fllac. Face à la demande de suppression, sa réponse est claire : ‹‹ La décision de suppression des dispositions relatives à la soutenance de mémoires de Licence n’est pas du ressort des étudiants. Et même si cette décision venait à être prise, elle ne saurait être rétroactive ››. C’est pourquoi, il invite les étudiants à se mettre rapidement au travail pour rédiger leur mémoire. Il les rassure du reste de l’accompagnement des enseignants dans le processus conduisant à la soutenance dans les périodes retenues à l’issue du consensus évoqué plus haut.
Pour finir, le recteur a tenu à signaler que les revendications liées aux situations pédagogiques ne devraient en aucun cas s’accommoder d’un nivellement par le bas. ‹‹ L’exigence de qualité impose aux étudiants de travailler au maintien de tout ce qui, dans le dispositif de la formation, garantit leur mobilité, leur compétitivité et leur employabilité ››, a-t-il rappelé à tous les étudiants de l’université d’Abomey-Calavi. Entre revendications des étudiants et droit de réponses des autorités, les dés sont désormais jetés.
Arsène AZIZAHO