Le recteur de l’université d’Abomey-Calavi (Uac), professeur Félicien Avlessi et son équipe ont procédé au lancement solennel de la rentrée universitaire 2022-2023. C’était le vendredi 28 octobre 2022, dans l’amphithéâtre Idriss Deby Itno de l’Uac. Un événement au cours duquel la communauté universitaire a exprimé ses attentes vis-à-vis de l’équipe rectorale.
La cérémonie de lancement de la rentrée universitaire est une coutume à l’Uac ; un tremplin pour tous les universitaires, dans l’objectif de se voir pour relever les insuffisances, les faiblesses, les décadences observées, la rentrée écoulée et de s’échanger des vœux pour la nouvelle rentrée universitaire. C’est également l’occasion ultime pour le personnel administratif, enseignant et les étudiants d’exposer leurs attentes envers l’équipe rectorale et vis-versa. Du personnel administratif au corps enseignant, les attentes pour la nouvelle rentrée universitaire ne sont pas des moindres.
Les attentes du personnel administratif
La renaissance et la réinstallation du dialogue social pour la nouvelle rentrée universitaire hantent le personnel administratif, technique et de service de l’Uac et les campus universitaires qui lui sont affiliés. C’est la priorité que le représentant du personnel administratif Hippolyte Amoussou souligne, car pour lui « des problèmes, il y en a tellement certes, mais il y en a qui sont prioritaires ». C’est un problème qui est loin d’être exiguë, car il demeure le socle de la résolution de tout problème et l’alternative fondamentale pour un consensus, sur des questions qui frustrent et divisent.
« Dans un passé récent, il y avait quelque chose que les anciennes équipes ont installée : le dialogue social. Depuis un moment, c’est comme si ce dialogue est rompu, puisque l’institution qui gérait n’existe pratiquement plus », se désole le porte-parole du personnel administratif. Il explique ensuite que « l’équipe rectorale se retrouvait avec les partenaires sociaux pour discuter des problèmes qui sont les leurs, afin de trouver un terrain d’entente pour l’apaisement social ».
Hippolyte Amoussou n’a pas seulement remarqué et souligné le problème qui tend à nuire le corps qu’il représente. Il a aussi fait des suggestions et propositions au conseil rectoral conduit par le professeur Félicien Avlessi. « Nous voudrions bien que renaisse ce dialogue social, cette rentrée 2022-2023 ». Car, à l’en croire, c’est très important pour prévenir les crises éventuelles, les mécontentements et les frustrations. Le rabaissement de certains avantages du personnel administratif, la suppression de l’assurance santé, la validation de la relecture et l’amendement de la convention collective du personnel administratif, technique et de service sont tous autant des problèmes sur lesquels le corps administratif attend voir les autorités hiérarchiques opiner cette année universitaire.
Si le corps du personnel administratif est confronté à d’énormes problèmes, celui des enseignants n’est pas épargné. Le secrétaire général du Syndicat autonome de la recherche et de l’enseignement supérieur (Synares), représentant du personnel enseignant, Dr Gabin Tchaou, passe au crible les problèmes majeurs qui nuisent l’Uac qui se veut moderne dans quelques années.
La formation des étudiants, une priorité
Du manque saillant du personnel enseignant au manque de salles de cours, en passant par le retard criard des pensions de rentrée, le représentant des enseignants n’a laissé aucun secteur de l’enseignement supérieur des campus universitaires d’Abomey-Calavi. La priorité de celui-ci et qui est d’ailleurs l’ultime vœu de ses pairs dont il porte la voix, c’est d’offrir des formations adéquates et de grandes qualités aux étudiants. Un objectif qu’il est impossible d’atteindre sans les nécessaires. « On ne peut pas former s’il n’y a pas des amphithéâtres, si on n’a pas des enseignants en nombre suffisant », déplore le représentant des enseignants. Il insiste à cet effet sur deux aspects majeurs pour une meilleure formation des étudiants.
En ce qui concerne les enseignants, il explicite : « l’année dernière, on tournait autour de 94 000 étudiants à l’Uac, pour moins de 850 enseignants. Des 850 enseignants, beaucoup sont allés à la retraite, 19 au titre de cette année. De 2020 à aujourd’hui, il y a eu 80 qui sont allés à la retraite à l’Université d’Abomey-Calavi. La plupart des enseignants sont des titulaires et maîtres de conférences. Alors que l’effectif des apprenants ne fait que croître ». Cet effectif est estimé à près de 110.000 cette rentrée.
Pour pallier ce problème afin de ne pas boycotter la formation des étudiants, Dr Gabin Tchaou n’a pas manqué comme son pair du personnel administratif, de faire des suggestions au conseil rectoral. Il propose à cet effet au rectorat « […] de prendre une décision forte dans les outils de gestion qui s’annoncent pour 2022-2023 en consacrant 1,5 ou 2,5 au plus au recrutement sur fond propre de moniteurs à l’Uac ». D’autres problèmes dont le manque criard de laboratoires ont été doigtés par le représentant de l’intersyndical des enseignants.
Le recteur opine sur les différentes attentes
Face à toutes ces préoccupations du personnel administratif et du personnel enseignant, la première autorité de l’Uac affirme sa volonté et celle de son équipe de travailler afin d’y trouver des issues adéquates. « […] Nous sommes bien conscients des nombreux défis à relever et de la nécessité pour nous, de mettre un accent particulier sur les actions à impact bénéfique élargi sinon à toutes, du moins à plusieurs composantes de la communauté universitaire à la fois », affirme le professeur Félicien Avlessi.
Ce dernier a annoncé la construction de nouveaux bâtiments, le bitumage de certaines voies principales de l’Uac, le renforcement de l’effectif du personnel administratif, technique et de service, la redynamisation du renforcement de capacité pédagogique du personnel par le CPUAQ et bien d’autres.
Roméo AGBANVO
