Uac : Nanzifou Mama dans sa soutenance de master, entend lutter contre un ravageur du maïs grâce au gingembre

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Nanzifou Mama a soutenu son mémoire de master en entomologie agricole le jeudi 06 mars 2023 à l’université d’Abomey-Calavi. Porté sur la chenille légionnaire, ledit mémoire propose une solution plus efficace et biologique pour lutter contre ce ravageur du maïs. Laquelle solution se trouve dans le gingembre.

De nom scientifique Spodoptera Frugiperda, la chenille légionnaire d’automne alors apparue en 2016 en Afrique de l’Ouest, a causé des dégâts sur plus de 39 540 hectares de culture de maïs (zea mays) la même année au Bénin, selon les estimations de l’Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB). Depuis lors, des solutions, pour la plupart des pesticides, ont permis d’atténuer les effets des ravageurs qui semblent y résister. C’est à juste titre que Nanzifou Mama s’est donné pour objectif de rechercher une alternative biologique aux insecticides chimiques de synthèse dans la lutte contre les attaques de cette chenille sur les cultures de maïs. Pour lever le coin de voile, il a déterminé l’effet larvicide des huiles essentielles de Zingiber officinale et Curcuma longa et évalué des combinaisons des deux huiles essentielles, sur les larves de S. frugiperda au laboratoire.

De ses expériences, il en ressort essentiellement des résultats satisfaisants. C’est du moins ce que confirme le président du jury qui a supervisé ladite soutenance. « Nous estimons qu’ils ont obtenu de très bons résultats et qu’il y a des perspectives heureuses pour aider à lutter contre la résistance des vecteurs et contre ce ravageur toujours de façon efficace, mais en maintenant notre environnement sain », confie Pr Gilles Padonou, président du jury. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le jury n’a ménagé aucun effort pour lui attribuer une mention Très bien après sa présentation et les différentes remarques qui lui ont été faites.

Une solution qui promeut l’agriculture biologique

De plus en plus, des voix s’élèvent pour une agriculture saine. Cette forme d’agriculture connue sous le vocable d’agriculture biologique exclue l’utilisation des engrais chimiques pour les différentes cultures. Et c’est dans cette lutte que s’est engagé Nanzifou Mama. « Nous avons travaillé sur les huiles essentielles pour promouvoir l’agriculture biologique, une agriculture saine sans produits chimiques, puisque aujourd’hui, les produits chimiques sont dangereux surtout pour la santé humaine, pour l’environnement également », fait savoir l’impétrant pour qui, il y a également le déséquilibre de l’écosystème.

À partir des différentes expériences, il conclut que les deux huiles essentielles luttent contre la chenille légionnaire. Mais celle de Zingiber officinale (gingembre) est plus efficace. Il aurait donc fait d’une pierre deux coups, à l’en croire : lutter contre les insectes ravageurs notamment la chenille légionnaire d’automne et en même temps promouvoir l’agriculture biologique. Cette solution, selon l’impétrant, réduit considérablement les pertes économiques. Ainsi, grâce aux huiles essentielles obtenues à partir des rhizomes de Zingiber officinale et Curcuma longa, tous deux de la famille des Zingiberaceae, les cultivateurs peuvent s’attendre à des récoltes fructueuses.

Pour rappel, l’impétrant a travaillé sur le ‹‹ Bio-contrôle des larves de Spodoptera frugiperda (Lepidoptera ; Noctuidea) par les huiles essentielles de Zingiber officinale et Curcuma longa ››. Il vient ainsi de décrocher son master en entomologie appliquée, spécialité entomologie agricole.

À long terme, Nanzifou Mama a pour perspectives, l’utilisation pratique des huiles essentielles dans la protection des cultures en milieu paysan ; l’analyse chromatographique des huiles essentielles afin d’identifier leurs constituants phytochimiques bioactifs et la détermination du mode d’action des huiles essentielles sur les insectes nuisibles. Il pense poursuivre ses recherches, qui feront objet d’une thèse. ‹‹ Je reste ouvert à tout financement ou accompagnement pour poursuivre les recherches ››, a-t-il laissé entendre.

Arsène AZIZAHO

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