Alors que le ras-le-bol des étudiants de la Fllac ne cesse de prendre d’ampleur, les pourparlers se multiplient. Mais le consensus reste difficile à trouver. Pour cette énième assemblée générale, l’issue de la lutte est tout à fait tracée.
Demain est le tie-break du ras-le-bol des étudiants de la Fllac. Autrement dit, c’est la manche décisive des trois revendications pour lesquelles les étudiants de la Fllac et les autorités décanales et rectorales n’ont pas encore trouvé de consensus. Trois semaines se sont écoulées, trois pourparlers ont déjà eu lieu, des avancées ont été constatées, pourtant le terrain d’entente n’est pas jusque-là acté. C’est du moins le point qu’il faut faire à la date actuelle, en attendant l’assemblée générale du lundi 27 mars 2023. Une AG avortée le vendredi 24 mars dernier en raison d’une énième rencontre avec les autorités, la troisième précisément depuis le début de cette affaire.
Une autre troisième rencontre de cette même affaire est l’assemblée générale prévue pour ce lundi 27 mars 2023. Une assise qui va permettre au Bue Fllac d’exposer les résultats des différentes revendications d’une part et d’autre part de décider à l’unanimité s’il faille employer le vert et le sec pour obtenir gain de cause. Lequel gain consiste en l’application de l’article 48 du règlement pédagogique de la Fllac, le recrutement d’enseignants titulaires, et la suppression des soutenances. Une option qui, à voir les réactions des autorités et l’avancée qu’ont connue les points de revendication, reste pour le moment utopique.
Avancées des revendications
En l’espace de trois semaines, beaucoup de choses ont bougé. En effet, le 03 mars, les étudiants du département des Lettres Modernes formulaient deux revendications à l’endroit des autorités rectorales à l’issue d’une AG pour le compte de leur département : le recrutement d’enseignants titulaires et la suppression des soutenances. Le 08 mars, il eut une rencontre entre ce groupe d’étudiants et les autorités décanales et rectorales. Le lendemain, soit le 09 mars, la Fllac lance le recrutement d’enseignants vacataires.
Quelques jours plus tard, la situation prend d’ampleur. Les revendications portées à trois et élargies aux cinq départements sont désormais sous le leadership du Bue. Celle ajoutée est l’application de l’article 48 du règlement pédagogique de la Fllac. Une autre AG suivi d’un sit-in au rectorat a eu lieu le 13 mars. Deux jours plus tard, le recteur dans une note, fait le point des décisions de la rencontre du 08 mars et fustige la démarche du Bue. Le lendemain de la note du recteur, soit le 16 mars, le Bue réplique, dément le discours du recteur et prend l’affaire à bras le corps. Une grève de 48 heures est déclenchée le 20 mars. Le doyen de la Fllac réagit et fait savoir aux étudiants en instance de soutenance que le processus est mis en marche. À ceux qui se retrouvent dans une position de la non application de l’article 48 du règlement pédagogique, le doyen les invitent à se rapprocher de l’administration.
À ce stade, tous les points de revendication ont été abordés. Les cours reprennent le 22 mars et une autre AG est programmée pour le 24 mars. Malheureusement, elle sera reportée pour le lundi prochain, parce que les autorités ont demandé à avoir une autre rencontre avec les responsables étudiants. Cette énième assemblée générale est donc un tie-break pour l’ensemble des étudiants et responsables de la Fllac. De ce fait, les deux parties sont en train de jouer leurs dernières cartes.
À quoi s’attendre à l’issue de l’AG de demain ?
Nul ne sait pour le moment les décisions issues de la rencontre du vendredi dernier avec les autorités. Toutefois, tout porte à croire que les autorités satisfont progressivement les points de revendication desdits étudiants. À la date actuelle, le recrutement d’enseignants vacataires est lancé ; l’application de l’article 48 du règlement pédagogique est acté ; le processus de soutenance est enclenché. À contrario, le Bue n’aurait pas encore trouvé satisfaction. Il reste droit sur la suppression des soutenances et le recrutement d’enseignants titulaires. Quant à l’application de l’article 48, la fin de l’année en cours justifiera certainement les moyens.
Par ailleurs, les autorités ont fait savoir que le recrutement d’enseignants n’est pas de leur ressort. Ce qui est tout à fait justifié. Toutes les entités de l’Uac souffrent du manque d’enseignants, bien que la situation soit criarde à la Fllac. En ce qui concerne la suppression des soutenances, les autorités ont tout intérêt à ne pas en arriver là. C’est à juste titre qu’ils ont fait diligence pour enclencher le processus. S’il est vrai que certaines facultés n’en font pas, il faut également reconnaître que c’est à l’actif des apprenants des facultés qui le font.
En tout cas, l’AG de demain aura bon lieu, il serait difficile que les décisions prennent une autre tournure. Encore que les responsables auraient déjà leur projection en ce qui concerne la suite de l’affaire. Dans le cas contraire, la lutte pourrait s’élargir. L’Uac risquerait alors de revenir à la case de départ, celle des tensions…
Arsène AZIZAHO