Un colloque international sur l’avenir du multilatéralisme africain s’est ouvert hier vendredi 1er décembre à l’Ecole nationale d’administration (ENA) de l’Université d’Abomey-Calavi. Organisé par le Civic Academy For Africa’s Future (CiAAF) du Dr Expédit Ologou, ce rendez-vous scientifique de réflexion qui mobilise une diversité de profils, prend fin ce 2 décembre.
»A quand l’Afrique ? » Cette préoccupation soulevée par le professeur Joseph Ki-Zerbo il y a exactement 20 ans, reste toujours d’actualité. Et les espaces comme celui du CiAAF ont pour mission d’apporter leur pierre à l’édifice qu’est l’Afrique. Mais en attendant de savoir exactement quand l’Afrique va pouvoir s’affirmer, il faudrait résoudre les problèmes du présent, trouver des solutions aux défis présents. Justement, c’est l’essence de ce colloque international qui questionne chaque africain. ‹‹ Quel avenir pour le multilatéralisme africain ? ››
Revenant au concept, selon le dictionnaire des relations internationales, le multilatéralisme consiste pour les États à élaborer collectivement les règles régissant leurs relations et à conduire des politiques concertées. Il s’oppose ainsi à l’unilatéralisme et au bilatéralisme. Malgré cette action concertée, les maux dont souffrent le multilatéralisme africain sont légion. Les scientifiques en veulent pour preuve les actualités ouest africaines qui se résument au champ lexical : ‹‹ Afrique, Sahel, Cedeao, coup d’État, France, extrémisme, intervention militaire, sanctions etc ››.
Franck Affoukou, Secrétaire général du ministère des affaires étrangères
D’où la nécessité voire l’urgence de panser le multilatéralisme africain. Franck Affoukou, représentant le ministère des affaires étrangères, a à cet effet suggéré la démarche anticipative qui non seulement riposte aux crises mais pense aussi à des mesures préventives, innovantes et participatives. ‹‹ Nous devons anticiper et concevoir des approches innovantes et collaboratives qui permettent de résoudre les défis émergents, que ça soit dans le domaine de la sécurité, du commerce, du changement climatique, de la santé, de l’éducation et du bien-être social des populations africaines ››, a martelé le secrétaire général du ministère des affaires étrangères.
Si les défis du présent restent préoccupants, il faudra voir ce qui n’a pas marché dans le passé et ce qui pourrait advenir demain afin d’y trouver des garde-fous. C’est en cela que la leçon inaugurale du Pr Nassirou Bako-Arifari a éveillé les sens et les consciences. ‹‹ Le multilatéralisme africain, d’hier à aujourd’hui ››. En arborant ledit thème, l’ancien ministre des affaires étrangères du Bénin a déploré l’inefficacité des organisations régionales africaines face à plusieurs crises, géopolitiques, sociopolitiques ou économiques. Conséquence, ‹‹ elles perdent en crédibilité au sein du public africain ››, a-t-il fait savoir.
Ceci étant, l’envoyé spécial pour l’Afrique du Secrétaire général de l’organisation de la coopération islamique (OCI) a fait des propositions dont la subsidiarité, ou encore la re-légitimation des organisations dans un contexte ou des concurrents naissent. Afin d’y arriver, les différents échanges scientifiques de ce colloque seront d’une grande importance.
Il s’agit entre autres des questions théoriques, juridiques et sociopolitiques, des crises, des avancées et défis, des défis politiques, des perspectives sectorielles, du multilatéralisme africain. Lesquelles réflexions scientifiques vont donner vie à un ouvrage d’ici mars 2024, a confié Dr Expédit Olougou, président du CiAAF.
Dr Expédit Olougou président du CiAAF
Faut-il le rappeler, le Civic Academy For Africa’s Future (CiAAF Think Tank, www.ciaaf.org) se veut un espace intellectuel qui contribue au renouvellement de la pensée sur l’Afrique. C’est un cadre de réflexion et de débat sur les transformations politiques, socio économiques, le devenir et l’avenir de l’Afrique. Il mobilise des chercheurs et experts aux profils académiques et professionnels variés. Lesquels chercheurs ont organisé ce colloque international qui réunit aussi bien ceux du Bénin que de la sous région et du monde entier.
Arsène AZIZAHO