Des accusations rendues publiques ce jeudi 20 avril incriminent depuis peu la Faculté des sciences et techniques (Fast) de l’université d’Abomey-Calavi (Uac). C’est à travers une lettre ouverte adressée au président Patrice Talon que le professeur Thierry Alavo, fondateur du Centre Edward Platzer abritant le Laboratoire d’entomologie appliquée, a exposé les faits.
Après le scandale sexuel qui a secoué il y a peu sa réputation ou du moins celle des autorités de la Fast, un autre vient de faire surface. Il s’agit d’une affaire de soutenances frauduleuses et de détournements de fonds, dénoncée par le professeur Thierry Alavo à travers un post Facebook. Lequel relate au prime abord l’altercation qui a opposé son laboratoire d’entomologie appliquée au rectorat de l’université d’Abomey-Calavi.
En effet, au cours de l’année 2021-2022 le rectorat aurait bloqué l’inscription des nouveaux étudiants en Master 1 d’entomologie appliquée après que le Pr Thierry Alavo ait opposé une résistance à l’organisation de la soutenance des mémoires fictifs d’étudiants illégaux en Master. Il a ensuite adressé une plainte au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
Une plainte à la suite de laquelle il a obtenu gain de cause. Dans une lettre datant du 09 novembre 2022, ‹‹ le ministre d’Etat, secrétaire général à la présidence, a instruit le recteur pour que les étudiants illégaux se conforment aux règlements ››, a fait savoir Pr Thierry Alavo. Une décision qui aurait contraint les accusés à reconnaître leur tort, à l’en croire.
Logo de la Fast
Le Doyen de la Fast dans de beaux draps
Les plus grosses accusations dans cette affaire sont plus portées à l’endroit du Pr Farid Baba-Moussa, doyen de la Fast. Selon les aveux du plaignant, dans sa lettre ouverte au président Patrice Talon, le Doyen de la Fast lui aurait avoué avoir détourné des fonds.
‹‹ Le Doyen de la Fast m’a annoncé qu’il avait dépensé l’argent du Master entomologie appliquée à d’autres fins, et m’a supplié de continuer à mener les activités de la formation avec mes propres sous en attendant qu’il me rembourse ››, a avoué le fondateur du centre Edward Platzer. Après quoi, le doyen aurait alors promis rembourser les fonds détournés en mars 2023, pour que les soutenances soient organisées. Malheureusement…
La goutte d’eau qui a débordé le vase
C’est dans cette atmosphère que survint une surprise. Alors que les fonds n’ont pas encore été remboursés pour que les soutenances soient programmées, un étudiant a pu soutenir. Après sa soutenance, l’étudiant s’est alors présenté au professeur pour lui annoncer qu’il a déjà soutenu son mémoire et qu’il voudrait lui remettre un exemplaire pour les formalités d’usage.
Un fait, tel la goutte d’eau qui a débordé le vase, aurait révolté la première autorité du laboratoire d’entomologie appliquée qui ne reconnaît pas avoir adressé une demande de soutenance de mémoire au doyen Farid Baba-Moussa. Il relève que ‹‹ l’organisation d’une soutenance de mémoire sur décision unilatérale du doyen de la Fast relève d’une grosse fraude et indique comment les autorités décanales et rectorales s’acharnent à contourner le responsable de la formation pour faire passer des mémoires bidons ››.
Le président Patrice Talon appelé au secours
Face à cette situation qui remet en cause la réputation de ladite faculté ou encore celle de ses autorités et par ricochet de l’université d’Abomey-Calavi, le Pr Thierry Alavo appelle le président Patrice Talon au secours. ‹‹ Je n’ai vu une telle volonté marquée de faire obtenir frauduleusement des diplômes dans notre Université ››, a déploré le professeur dans sa lettre ouverte adressée au Chef du gouvernement.
‹‹ Compte tenu de l’inaction du ministre de tutelle quand les plaintes lui sont adressées, je suis obligé de m’en remettre à votre haute autorité, pour vous demander monsieur le Président, de bien vouloir agir pour faire cesser tous les comportements déviants indignes d’une Université. ›› Telles sont la suggestion et la doléance du professeur Thierry Alavo face à cette crise qui secoue l’Uac en l’occurrence la Faculté des sciences et techniques.
Faut-il le rappeler, ce n’est pas le premier scandale qui secoue la Fast ou encore ses autorités décanales. Qu’il vous souvienne, en septembre 2021, trois responsables de la Fast ont été accusés dans une affaire de harcèlement sexuel. Il s’agit du doyen Hounnankpon Yedomonhan, le vice-doyen François Guèdjè et le chef scolarité Rigobert Avohou accusés par une étudiante pour des faits graves de harcèlement sexuel.
Arsène AZIZAHO
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