A travers un communiqué adressé aux étudiants de la Faculté des lettres, langues arts et communication (Fllac), hier dimanche 19 mars 2023, le président du Bureau d’union d’entité (Bue) a décrété 48 heures de grève, comme annoncé précédemment dans un courrier adressé au recteur de l’université d’Abomey-Calavi (Uac). Dans les amphithéâtres de la Fllac, cette grève qui a démarré ce lundi 20 mars 2023 produit déjà ses effets.
Arrêt momentané des cours pour deux jours dans toutes les entités de la Fllac, à l’Uac. L’ambiance de cimetière qui plane dans les amphithéâtres ce lundi matin dans la plus prestigieuse université du Bénin en dit long. Comme pour obéir à leurs responsables, les étudiants ont été nombreux à absenter les cours. Déjà que contrairement aux habitudes, l’emploi du temps de la semaine n’a pas été mis à leur disposition. Les quelques étudiants rencontrés dans les salles du bâtiment E s’affairent devant leurs manuels de cours. Sur les lieux, aucune trace d’enseignants en situation de cours n’a été notée, à l’exception d’un professeur qui a finalement rebroussé chemin face au constat d’abstention de ses apprenants.
Ainsi s’annoncent les couleurs de la grève dans tous les départements de la Fllac. Justin Sossou, étudiant en première année des Lettres modernes n’est pas visiblement surpris face aux faits, car il se dit être averti par ses responsables de l’arrêt temporaire des cours dans les journées du lundi et mardi. Comme lui, Denise, une autre étudiante en deuxième année d’Anglais confirme l’effectivité de la grève. Pour l’instant, les autorités n’ont pas encore réagi de façon officielle au mouvement de grève. Mais, de sources concordantes, les autorités concernées auraient appelé les responsables du Bue tôt ce lundi pour une séance de discussion.
Interrogé par le journal Le Révélateur, David Bonou, président du Bureau d’union d’entité de la Fllac a éclairé les lanternes sur les raisons de la grève qui ne sont rien d’autres que les revendications autrefois soulevées. Il précise par ailleurs les différentes tournures qu’elle pourra prendre si les autorités ne réagissent pas dans le deadline. ‹‹ Après une grève de 48 heures, si rien n’est fait, nous passerons à une vitesse supérieure avec une grève de 72 heures. Et si rien n’est toujours fait, nous passerons désormais à une grève illimitée jusqu’au jour où nous aurons satisfaction ››, a expliqué le président du Bue Fllac.
Pour rappel, il s’agit depuis ce matin d’une ‹‹ grève pacifique ››. ‹‹ Nous avons opté pour une grève pacifique qu’on peut qualifier de boycott. Nous ne viendrons pas en amphi et nous n’appellerons pas un professeur pour venir faire cours ››, a rassuré David Bonou. Cette grève qui est déjà effective vient prouver que les pourparlers avec les autorités rectorales n’ont pas débouché sur un consensus. Pourvu que les autorités décanales facilitent…
Léandre HOUAN & Ignace TOSSOU
