Le 28 septembre 2024, l’Association des Béninois et étudiants venus de Côte d’Ivoire (ABEVCI) a organisé une séance d’orientation à l’amphithéâtre UEMOA 3 de l’Université d’Abomey-Calavi. Cette rencontre avait pour but d’accompagner les étudiants dans leurs choix académiques et professionnels tout en leur offrant des clés pour réussir dans le militantisme.
La rencontre, qui a réuni des étudiants et cinq experts, portait sur le thème « Comment allier militantisme, vie académique et professionnelle ? ». Le président de l’ABEVCI, Kouakou Bénédict AGBANLIN, a ouvert l’événement en insistant sur l’importance d’une bonne orientation pour éviter les erreurs dans les choix professionnels. « Le tohu-bohu ambiant complique le choix des orientations professionnelles », a-t-il déclaré. Julien Gbaguidi, Professeur de lettres, Pascaline Abo Houeze, docteure en management des ressources humaines et entrepreneure, Symphorien Banon, économiste, Victor Boko, administrateur électoral, et Christian Akomian, directeur des engagements à BGFI Bank, étaient les personnalités qui ont développé le thème du panel.
Des témoignages inspirants
Professeur Julien Gbaguidi a introduit la discussion en expliquant que le militantisme, loin d’être un obstacle, peut aider à développer des compétences utiles. Selon lui, pour appartenir à une organisation militante, il faut de la curiosité et une capacité d’analyse. Ses propos ont ouvert la voie à des témoignages inspirants de professionnels ayant allié engagement militant et études. L’un des points clés de l’intervention de Victor Boko a été sa mise en garde contre ce qu’il appelle le « triangularisme », c’est-à-dire les étudiants qui se limitent à aller de la maison aux cours sans s’impliquer dans la vie estudiantine. Selon lui, le militantisme permet aux étudiants de s’ouvrir au monde et d’acquérir des compétences complémentaires.
Symphorien Banon, ancien vice-président de l’ABEVCI, a confirmé cette idée en racontant comment ses responsabilités dans l’association lui ont permis de tisser des liens avec des personnalités influentes. « En tant que vice-président, j’étais en contact permanent avec le Professeur Honorat Aguessy, un baobab de notre université », a-t-il témoigné. Ces échanges ont enrichi son parcours et l’ont aidé à réussir des missions internationales, notamment en République Démocratique du Congo (RDC) où il a appuyé un projet de recensement d’entreprises.
Les interventions ont démontré qu’un engagement au sein d’une organisation comme l’ABEVCI peut avoir un impact positif sur la vie professionnelle. Dr. Pascaline Abo Houeze a souligné que ses expériences au sein de l’ABEVCI lui ont donné confiance en elle. Arrivée de la Côte d’Ivoire avec l’envie d’étudier la Physique-Chimie, elle a changé de filière pour les Sciences économiques sur les conseils de son oncle et des membres de l’association. « Grâce aux conseils de mes amis, j’ai pu persévérer et réussir mes études », a-t-elle expliqué. Dr. Abo Houeze a aussi mentionné l’importance d’un engagement total dans le militantisme pour en retirer les fruits. « Quand on est militant, il faut l’être pleinement », a-t-elle conseillé aux étudiants présents. Cette idée a été partagée par d’autres panélistes, notamment Christian Akomian, qui a parlé de son expérience en tant que militant au sein de l’ABEVCI et de l’impact positif que cela a eu sur son parcours en banque. « Le militantisme m’a appris la gestion des conflits, la prise de décision rapide et l’adaptation aux nouvelles situations », a-t-il souligné.
Comment allier études et militantisme ?
Face à la question du « comment », les panélistes ont proposé plusieurs pistes aux étudiants. D’abord, il est important de bien gérer son temps et d’apprendre à équilibrer études, militantisme et vie personnelle. Symphorien Banon a rappelé que la clé du succès réside dans une organisation rigoureuse. « Il faut trouver du temps pour apprendre ses cours et être au même niveau d’information que ses camarades », a-t-il insisté.
Les panélistes ont aussi encouragé les étudiants à utiliser les compétences acquises lors de leur militantisme dans leur vie professionnelle. Christian Akomian a partagé que ses expériences dans le militantisme lui ont permis d’être plus à l’aise dans ses responsabilités actuelles en tant que directeur à la BGFI Bank. « Le militantisme m’a appris la gestion des conflits, la prise de décision rapide et l’adaptation aux nouvelles situations », a-t-il souligné. Dr. Pascaline Abo Houeze a complété ces conseils en rappelant que les organisations étudiantes offrent souvent des opportunités d’assistance et de mentorat. Elle a encouragé les étudiants à s’y impliquer pleinement pour mieux surmonter les difficultés académiques et professionnelles.
Des participants satisfaits, un événement réussi
La rencontre s’est terminée sur une note très positive avec les témoignages des étudiants. Ronel Yéhouénou, étudiant en deuxième année de gestion urbaine, a exprimé sa satisfaction pour l’événement. « J’ai vraiment appris de cette édition et j’espère que ça pourra être pérennisé », a-t-il déclaré.
Aliou Amogou, étudiant en PC2, a quant à lui affirmé que la séance lui avait permis de redécouvrir l’importance de la persévérance face aux échecs. « L’échec n’est pas la fin de la vie d’un être humain », a-t-il insisté, soulignant l’impact de cette rencontre sur sa motivation académique. Pour Fabien Alokotouï, vice-président de l’ABEVCI, l’événement a atteint ses objectifs. « Les panélistes ont abordé des sujets essentiels tels que le militantisme, ses avantages et son impact sur la vie académique et professionnelle », a-t-il affirmé avec satisfaction. La séance s’est conclue par une phase de questions-réponses très interactive, suivie d’une collation et d’une coupure de gâteau, marquant les 25 années d’existence de l’ABEVCI.
Maphine DAHOUTOU & L. H.
