Reprise du transport universitaire : une équation à plusieurs inconnues mais à solution unique, le Cous-ac

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Plusieurs mois après le lancement de l’année académique 2022-2023, le transport estudiantin peine à reprendre, alors que les restaurants et les résidences universitaires ont rouvert depuis plusieurs semaines. Maintes raisons pour la plupart inconnues entravent cette reprise. Toutefois, le plus habileté à satisfaire le déplacement de ces milliers d’étudiants usagers des bus universitaires, reste le Centre des œuvres universitaires et sociales d’Abomey-Calavi (Cous-ac).

22 novembre 2021, le transport universitaire reprenait sourire aux lèvres, avec six bus, pour le compte de l’année académique 2021-2022. 30 juillet 2022, le Cous-ac arrêtait le transport avec deux bus caducs pour des milliers d’étudiants. Cet état des lieux laisse apprécier à sa juste valeur la gestion du Cous-ac en ce qui concerne le transport universitaire. Malgré les nombreuses revendications des étudiants usagers et les journées de ras-le-bol décrétées par le Bureau de coordination des comités de lignes (Bccl), rien n’aurait bougé. Pourtant, il suffisait de réparer à temps les bus défectueux et d’assurer qualitativement l’entretien de tous ces moyens roulants : c’est la première inconnue de l’équation, celle de la reprise du transport universitaire. Les hypothèses possibles se résument au manque de moyens financiers. Là encore, faut-il rappeler, les étudiants payent un forfait de 100 FCFA à raison d’un voyage. En attendant de savoir ce à quoi ces frais servent, on ne peut remettre en cause l’état caduc des moyens roulants existants. Malheureusement, il est ardu pour les autorités de renouveler ces bus qui datent de l’ère Yayi : deuxième inconnue. A en croire les dernières nouvelles courant l’année 2022, qui d’ailleurs étaient pensées depuis des lustres, au temps du gouvernement Yayi, l’Etat voudrait déléguer la gestion des services du Cous-ac au privé. Ainsi, le privé se chargerait d’approvisionner de nouveaux bus et d’offrir un service de qualité aux étudiants. Mais depuis lors, le sujet est resté sur le tapis. Toujours « l’étude de faisabilité », peut-être. Troisième inconnue qui trouve sa solution certainement dans le gouvernement, précisément chez la ministre de l’enseignement supérieur. Pour rappel, Eléonore Yayi dans l’émission « le gouvernement en action » du vendredi 17 juin 2022 sur la chaine nationale Ortb, a confirmé la privatisation du transport universitaire. Bien avant elle, dans un point de presse, Wilfrid Léandre Houngbédji, porte-parole du gouvernement affirmait : « le gouvernement a lancé une étude au niveau du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique afin de voir comment externaliser sans pour autant sortir de ça, les prestations sociales, le transport et la restauration notamment », avant d’ajouter que si tout était allé comme souhaité, on aurait pu en finir vers fin 2019. Malheureusement, de fin 2019 jusqu’à fin 2022, l’étude est toujours en cours. Une autre inconnue. Il y en a tellement dans cette affaire de reprise effective et à temps du transport universitaire. Et situant les responsabilités, celui qui vient en tête est le Cous-ac, selon plusieurs étudiants et certaines organisations estudiantines.

Le Cous-ac, une potentielle solution

Logo du Cous-ac

Ghislaine Fagbohoun a lancé l’ouverture des restaurants universitaires depuis le 21 novembre 2022. Par le dynamisme du Cous-ac, les étudiants bénéficiaires résident déjà dans les cabines depuis le 10 novembre, avec les deux vagues déjà bouclées. Mais contrairement aux années antérieures, le transport universitaire, en plus de passer en dernière position, jusqu’à l’heure actuelle, n’a pas repris. Si les raisons sont diverses, il faut noter que la situation est critique. En effet dans un post Facebook en date du 11 décembre 2022, l’Union nationale des scolaires et étudiants du Bénin confiait une probable raison. « A la suite de nos diverses démarches engagées dans le but de mieux cerner ce qui pourrait être la cause, il nous a été servi par les autorités du Cous que c’est pour des raisons administratives que ce silence s’observe », a relaté l’Unseb dans son post. Pourtant, notre rédaction a essayé également de connaître les raisons de ce retard flagrant. Dans notre démarche, le directeur adjoint du Cous-ac nous a renvoyé chez le chef service en charge du transport avant de stipuler que les bus sont en réparation : constat fait. Une fois chez ledit chef service, nous n’avons pas pu avoir les informations que nous voulions, parce qu’il n’aurait pas reçu l’autorisation du supérieur. Ce qui est certain, le dernier mot revient au Cous-ac quant à la reprise du transport universitaire. Sinon, c’est qu’il attendrait la décision de privatisation du gouvernement. A noter que la dernière fois que le transport estudiantin a repris en janvier remonte au 21 janvier 2021 en raison de la pandémie du Covid-19. Dans tous les cas, 2022 est terminé. Les étudiants ont hâte de venir régulièrement au cours en 2023, grâce à la reprise du transport universitaire.

Parution 217 de décembre

Arsène AZIZAHO, in parution n° 217 de décembre 2022

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