Discours sur l’état de l’Université

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Monsieur le recteur de l’univers cité d’Abomey Calavi, messieurs et mesdames les enseignants, chers camarades étudiants, c’est l’heure des bilans. « Il est un impératif citoyen pour tous ceux qui sont investis d’un pouvoir public de rendre régulièrement compte de leur gestion à la communauté dont ils ont la charge », a clamé le recteur le 27 octobre 2022 lors de son bilan de l’an 1. Même si Fofo Féli ne nous a pas fait grâce de son bilan comme il l’a fait en 2022, nous ne terminerions pas l’année sans vous faire le point du bilan ‹‹ élogieux ›› dont peut se réjouir notre nation en 2023.

Ces dernières années, comme vous avez pu le constater, notre nation n’a pas trop progressé, notamment en terme de résolution des problèmes éternels qu’elle traverse dans le temps et dans l’espace. Les problèmes de manque d’infrastructures et d’enseignants, d’insécurité, des faux frais, de connectivité, de digitalisation, de transport, de restauration, d’hébergement et tutti quanti demeurent.

Si on doit faire un tour d’horizon, au plan académique, on note essentiellement les mouvements d’humeur pour la suppression des soutenances à la Fllac, la mise en garde du recteur aux enseignants absentéistes, le renforcement du contrôle de plagiat pour les thèses, la suppression des fêtes et présents lors des soutenances, le 195è rang occupé par notre nation sur les 200 meilleures universités africaines, sans oublier la construction de blocs pédagogiques au détriment des amphithéâtres notamment le nouveau rectorat évalué à près de 2,5 milliards FCFA.

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Un point non exhaustif des efforts dits louables des autorités qui ont à leur charge l’avenir des centaines de milliers d’étudiants. Lequel avenir faut-il noter, a quand même préoccupé les autorités cette année. J’en veux pour preuve le salon de l’emploi organisé à l’endroit des étudiants et les nombreuses autres initiatives qui promeuvent l’entrepreneuriat, l’innovation et les emplois.

Mais dans le hautement social proclamé par le gouvernement de la rupture, notre nation ne peut pas tant s’en réjouir. Deux dates majeures ont marqué ladite année 2023. Les 09 et 15 février où respectivement deux bus universitaires ont pris feu. Heureusement il y a eu plus de peur que de mal. Cependant, la conséquence aura été plus lourde. Le 17 février 2023, le ministre de tutelle a annoncé la suspension provisoire du transport universitaire. Et nous voici au statut quo à la fin de l’année.

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Nous imaginons et partageons les peines de nos milliers de camarades étudiants qui ont essuyé des larmes suite à cette suspension. Que dire de l’hébergement où les dotations ont été reçues à quelques jours de la fin du bail. Dans les restaurants, la qualité et la quantité des repas ne sont plus contrôlées etc. Pis, dans le rang des camarades, les défenseurs que devraient être les organisations estudiantines se sont transformés en des guerres sans têtes ni queues. Outre le mouvement d’humeur de la Fllac, le bilan à ce niveau est quasi nul.

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Monsieur le recteur, messieurs et mesdames les enseignants, chers camarades étudiants, personne ne peut se réjouir de l’état actuel de notre nation. Mais nous voudrons bien croire en un avenir meilleur en 2024. Car « Mens molem agitat ». A l’univers cité d’Agbomey Candofi, l’esprit meut la matière. Je vous remercie.

Arsène AZIZAHO, dans Chronique « Franchement », extrait de la parution n°225 de décembre 2023

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