Abomey-Calavi : ACLB outille une soixantaine de jeunes sur le Menu des engagements possibles

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AfricTivistes citizen lab Bénin (ACLB) a organisé une session de formation à l’endroit des jeunes sur la démocratie, l’engagement civique et la jeunesse. Cette formation s’est tenue ce samedi 06 juillet 2024 dans la commune d’Abomey-Calavi précisément à Arconville au sein des locaux du restaurant Les Joyaux.

« Porter la voix des jeunes, leur permettre de s’exprimer et susciter un peu plus en eux les questions liées à l’engagement citoyen et ce, dans le but de leur permettre d’impulser un changement dans leur environnement immédiat », telle est la vision de cette initiative portée par ACLB, a clamé le responsable communication Kévin da-Silva. Avec des profils variés, ces jeunes participants ont eu une journée de réflexions et d’échanges autour de nombreuses thématiques comme l’engagement civique, la démocratie, la politique et l’inclusion des jeunes dans ces domaines.

Table officielle

La session s’est ouverte par un travail d’analyse fait par les participants sur les thèmes des interventions prévues pour la circonstance avant d’élaborer et de suggérer des recommandations complémentaires toujours dans le but d’aider « à prioriser, faciliter et améliorer la participation civique et politique des jeunes. ». Cela a donné suite au premier panel modéré par Dorice Djeton qui a porté sur l’engagement civique au sein de la jeunesse. Dans les échanges sur la thématique, les panélistes Viviane Oke, Médecin et militante sociale et Emmanuel Ganse, Président de l’AB-Bénin ont démontré l’importance de l’engagement civique dans la construction d’un parcours professionnel inspirant en se référant à leurs expériences respectives. Pour ce panel l’accent a été mis sur les bases de l’engagement civique, les critères du choix d’un mentor, la construction d’une image de marque personnelle sans tomber dans l’imposture, la recherche de financement, et bien d’autres.

S’en est suivi le second panel ayant pour thème : « Démocratie, politique : rôle et place de la jeunesse ». Ce panel a réuni Glory C. Hossou, juriste, spécialiste des droits humains, Pancras Zountchegbe, spécialiste en communication stratégique et relations publiques et Roland Djossou, consultant Youth Engagement and Civic Leadership. Ces derniers ont souligné la nécessité d’intervention des jeunes dans la vie politique quel que soit leur profil et leur niveau d’éducation. « Si la politique est définie comme la gestion des affaires de la cité, il n’est donc pas nécessaire d’avoir un diplôme pour s’y aventurer. Tout le monde est en droit d’investir les espaces publics et de tenir des discours politiques. Le champ politique est ouvert à tous que l’on soit jeunes, vieux, femmes, enfants, handicapés. Il faudrait néanmoins s’inscrire dans une démarche de formation et d’information. Il est important pour le jeune qui veut s’engager en politique de connaître les lois qui encadrent la liberté d’expression ou même la participation électorale, les règles qui encadrent le jeu électoral et de pouvoir s’y conformer. », proclame Glory Hossou. Pancras Zountchegbe continu dans la même lancée en ajoutant : « Il y a des propos qui disent que les jeunes sont l’avenir. En réalité, les jeunes sont le présent qui prépare l’avenir et en ce sens-là, le rôle et la place des jeunes ne sont plus à démontrer quand il s’agit de questionner le sujet de la démocratie ou de la politique. ». Au fil des échanges, les intervenants se sont intéressés à la question de la réticence qu’affiche les jeunes béninois face à la politique. Pour Pancras Zountchegbe, une telle réticence est multifactorielle et résulte entre autres du désintérêt des jeunes pour les sujets sérieux, de l’environnement politique béninois, des conflits au sein des associations entre les jeunes parfois de la même génération, du fonctionnement et de la dynamique des partis politiques sans oublier la réalité liée au mystique en politique.

Les trois panélistes de ce second panel ont insisté sur la mise en place d’une éducation politique saine des citoyens dans le but d’améliorer la situation et de susciter à nouveau l’intérêt des jeunes pour la politique. Aussi, ils invitent les jeunes à un changement de mentalité, à une prise de conscience et de responsabilité collective, à la renonciation aux votes ethniques et aux votes par intérêt pécuniaire.

Fier d’avoir pris part à cette session de formation, les participants n’ont pas voilé leur sentiment. . « Au cours de cette séance, plusieurs belles choses ont été dites. Nous avons vraiment été édifiés sur les enjeux de la participation de la jeunesse en politique. » a accoté Darel Dolape, auditeur en Master 1 à la Chaire Unesco des Droits de la personne humaine et de la démocratie. C’est dans cette même optique que Victoire Amagbegnon, psychologue en formation et membre de l’ONG Filles en Action, remercie les organisateurs pour cette formation instructive qui lui a permis d’acquérir des compétences sur le Menu des Engagements Possibles. « Cette formation m’a permis de comprendre les enjeux politiques, le menu des engagements possibles, l’engagement civique. » a-t-elle déclaré.

A la fin de cette session, les participants ont élaboré un plaidoyer qui a pour but de susciter un changement positif face à des défis spécifiques observés dans leur communauté. Il convient de rappeler que ACLB est une organisation à but non lucratif qui a pour vision de former 100 jeunes d’ici fin 2024.

Ardiès SIANOU (Stag.) & Régis BOCO

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