Le jardin “U” de l’Université d’Abomey-Calavi est connu comme un espace paisible servant de cadre de révision ou d’aire de repos à ses usagers dont la plupart sont des étudiants. Au-delà, cet espace semble être un lieu où se tiennent de rencontres religieuses. Un constat de visu a permis de toucher du doigt la réalité. Reportage !
Lundi soir ! 17 heures 09 minutes sur le campus d’Abomey-Calavi. Nous sommes à proximité du jardin U à quelques encablures du grand portail de l’Uac. La zone est presque déserte. Des passants, généralement des étudiants marchent à une cadence pondérée. Pas de klaxons de motos ni d’autos. Quelques minutes après, nous voici à l’intérieur du jardin “U”. Le silence est encore plus saisissant malgré la présence d’un nombre non négligeable d’étudiants. Sagement assis sur les bancs en béton ou sur les allées piétonnes, la majorité affiche une grande concentration devant leurs cahiers et/ou ouvrages académiques. Ce calme est perturbé pendant quelques minutes par des voix de tonalités variées qui se mêlent et s’élèvent à l’unisson dans une plaisante harmonie. Pas besoin de chercher bien loin avant d’en dénicher la provenance. Bien visible, une assemblée de jeunes gens debout, réunis au cœur même du jardin, forment un cercle. Ils fredonnent en chœur et semble-t-il de gaieté de cœur, une louange chrétienne sans pour autant perturber les autres usagers de ce lieu. Un constat que Jean et Henriette, tous deux étudiants à la Facultés des sciences économiques et de gestion (Faseg) qui font dos audit groupe saluent vu que cela ne les empêche à réviser leur cours de mathématiques.
« Ils ne nous dérange pas »
Contrairement à ce que peut penser d’autres observateurs extérieurs sur cette initiative de portée spirituelle qui est une œuvre du Groupe biblique universitaire (GBU), il faut dire que cela ne dérange pas forcément les autres étudiants venus pour étudier. Témoignages : « leur activité ne nous dérange pas trop. Ça ne nous empêche pas de rester concentrés. Ils ne crient pas. Apparemment, ils sont conscients du besoin de concentration des autres usagers », affirme avec sincérité Jean et Henriette. Exaucé, lui, étudiant en 3ème année de licence en Physique Chimie à la Faculté des sciences et techniques (Fast) abonde dans le même sens. « Ça ne me dérange pas du tout. Ils ne font pas trop de bruit », fait-il savoir. Ces confidences des sources présentes et rencontrées sur les lieux ce lundi soir témoignent sans ambages que le Jardin U, au-delà d’être un lieu de repos, sert aussi de cadre à des rencontres religieuses.
Des griefs…
Vincent A. n’est pas venu au jardin U pour réviser des cours. Etudiant en licence 2 de statistiques économétrie, il nous confie qu’il y est dans le but de réfléchir sur ses « projets personnels » et de les rédiger. Lui, par contre, avoue ne pas être indifférent aux bruits qu’émettent les voix des étudiants membres du GBU dans le jardin soit en louant ou en priant. Là-dessus, il clame : « le jardin U n’est pas le lieu idéal pour une telle rencontre. C’est un lieu éducatif ouvert à tout moment à toute personne qui aimerait étudier. Et c’est ce pourquoi nous sommes venus à l’université. Actuellement, la majorité des camarades étudiants se réfugient au jardin pour apprendre mais risquent d’être perturbés. Comme ils ne peuvent interrompre le groupe de prière, ils seront obligés de s’adapter ou de se déplacer ». Jean, Henriette ou encore Exaucé, eux aussi estiment que le jardin U n’est pas le lieu adéquat pour une telle rencontre. Car, poursuivent-ils, ça pourrait déranger d’autres personnes. « Ils ‘’pouvaient’’ chercher un autre lieu assez isolé pour éviter tout risque », conseillent-ils.
Le GBU en bref…
Le Groupe biblique universitaire (GBU) est un cercle où des étudiants de divers horizons se mettent ensembles pour évangéliser, étudier la parole de Dieu, prier et bien d’autres. Il y a est reparti en plusieurs cellules sur le campus. Lesquelles se réunissent à divers endroits dont le jardin botanique, un espace vers la Faseg et le jardin ‘‘U’’. les différentes cellules se réunissent les lundis et jeudis soirs à ces endroits. Leurs rencontres durent en moyenne une heure et trente minutes.
Ardiès SIANOU & Sessi DJOSSOU AKAN (Stags.)