La question d’insécurité alimentaire de l’Afrique est sur le point d’entrer dans une nouvelle dimension. Une analyse régionale sur la sécurité alimentaire publiée ce mardi 12 décembre 2023 révèle que le nombre de personnes souffrant de la faim devrait atteindre 49,5 millions entre juin et août 2024, soit une augmentation de 4 pourcent par rapport à la même période en 2023.
Selon l’analyse, l’Afrique de l’ouest et l’Afrique centrale sont les zones les plus exposées à la question d’insécurité alimentaire. En effet dans ces régions, plus de deux ménages sur trois n’ont pas les moyens de s’offrir une alimentation saine. Et, 8 enfants sur 10 âgés de 6 à 23 mois ne consomment pas le nombre minimum de groupes d’aliments dont ils ont besoin pour une croissance et un développement optimal. Aussi, depuis le début de l’année 2022 jusqu’à fin octobre 2023, 1,9 million d’enfants de moins de cinq ans ont été admis pour le traitement de l’émaciation sévère dans neuf pays du Sahel, ce qui représente une augmentation de 20 pourcent par rapport à la même période en 2022.
Et pourtant, pense la Directrice régionale de l’Unicef pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale, Félicité Tchibindat, «Les enfants d’Afrique de l’Ouest et Centrale ont droit à une alimentation nutritive, sûre, abordable et durable». C’est d’ailleurs à ce titre que «Nous investissons pour prévenir la malnutrition infantile». Cependant, la question de financement se pose avec acuité. «Nous avons besoin de fonds pour continuer à soutenir les services gouvernementaux de détection précoce, de traitement et de soins des enfants malnutris afin de les aider à survivre, à se rétablir et à mener une vie saine et productive dans la dignité», a avancé Félicité Tchibindat.
Au vue de l’urgence que requiert la problématique de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition en Afrique, la FAO, l’UNICEF et le PAM appellent d’une voix unanime, les gouvernements nationaux et les partenaires financiers à donner la priorité aux programmes qui renforcent les systèmes alimentaires et les moyens de subsistance résistants au climat, à investir dans les systèmes de protection sociale et à améliorer la gestion des ressources naturelles, notamment l’eau, en tant qu’accélérateur de la résilience et du développement.
Ignace TOSSOU