Uac : martyre et témoignages des étudiants déguerpis qui dorment à l’air libre sur le campus depuis vendredi

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Les dés sont jetés. L’objectif du rectorat de voir dorénavant la résidence universitaire BID B totalement libre a abouti. Si pour les autorités rectorales, l’idée est d’assurer la quiétude de la couche estudiantine vue que ce bâtiment était habité en majorité par les fauteurs de troubles, certains étudiants innocents se sont retrouvés out et souffrent désormais le martyr. Quelques-uns, rencontrés par la rédaction de notre journal, ont accepté sans langue de bois levé le voile sur leur situation, depuis le vendredi. Pour la circonstance, ils ont préféré témoigner sous anonymat. Voici leurs témoignages.

Étudiant déguerpi A

« Lorsqu’ils nous ont fait sortir, moi je suis allé vers un ami en résidence universitaire PIP pour pouvoir déposer mes affaires chez lui. Malheureusement pour moi, les gestionnaires de cette résidence universitaire ont refusé de m’y donner accès. Je n’étais pas le seul dans le cas. Comme ça, durant toute la journée, on était obligé de rester dehors avec nos bagages. Mais néanmoins, on a eu d’autres formules d’aller déposer nos bagages chez des amis qui ont loué hors du campus. Je suis un étudiant de la Fast et nous venons juste de démarrer le second semestre. Il nous reste environ deux mois de cours avant les compositions. J’étais surpris de l’opération. Avant d’intégrer cette résidence, j’ai payé 10.000f CFA. »

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Étudiant déguerpi B

« Je suis étudiant en deuxième année de Physique Chimie à la Fast. Depuis le vendredi dernier où ils nous ont sorti du bâtiment résidentiel BID B, à vrai dire, je dors à l’air libre précisément dans les encablures du restaurant BID. Je n’ai nulle part où aller passer la nuit. Néanmoins, j’ai pu trouver certains amis chez qui j’ai déposé mes affaires qui me sont chères. Il faut avouer que j’ai intégré ce bâtiment BID B inachevé depuis que nous avons commencé les cours, c’est-à-dire en novembre dernier. Heureusement, je n’ai rien payé avant de l’intégrer car c’était mon grand frère qui m’a passé la main. »

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Étudiant déguerpi C

« Je suis étudiant fastien. Depuis le vendredi où j’ai été déguerpis de ce bâtiment jusqu’à aujourd’hui, ça n’a pas été facile pour moi, parce que je n’ai personne ici. Je ne peux pas aller au-delà de ça. Retenez que je suis orphelin et que je souffre trop. Le vendredi, il sonnait 23 heures avant que je ne trouve quelque part pour mettre mes bagages. Sinon que je ne sais là où rester. Je me baladais seulement sur le campus jusqu’à ce que le sommeil me prenne sous les colatiers vers l’entrée secondaire du campus. Le matin, j’ai fait comme si de rien n’était et suis allé chez l’ami chez qui j’avais déposé mes bagages pour me doucher et suis allé au cours. J’ai intégré ledit bâtiment au moment où nous avons commencé les cours en amphithéâtre. Je n’ai pas pu payer quelque chose comme la plupart avant d’avoir accès à la résidence. Ce sont mes connaissances qui m’ont aidé. Je vous rappelle que j’avais déposé mes dossiers pour bénéficier d’une cabine digne du nom mais malheureusement mon nom n’était pas sorti. Malgré que les conditions hygiéniques et sécuritaires n’étaient pas réunies, cette cabine nous aidait. »

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Étudiant déguerpi D

« C’est tellement triste pour nous qui sommes étudiants et qui n’avons pas les moyens de nous offrir une chambre, même en colocation. On se débrouille de notre mieux pour dormir depuis le vendredi dernier. Moi j’ai passé la nuit auprès de certains camarades étudiants qui sont en résidence PIP. J’ai intégré le bâtiment BID B depuis l’an dernier. Le cadre n’était pas vraiment propice pour qu’un étudiant y habite, néanmoins ça nous aidait. »

Le devoir de leur porter secours

Ces quelques témoignages prouvent une fois encore que l’opération a fait de victimes. Lesquels victimes sont en réalité les vrais étudiants logés dans ledit bâtiment. Le martyre de ces maints étudiants, désormais sans domicile fixe, se résume à dormir à l’air libre sur le campus, leurs bagages étant éparpillés chez des camarades sur et hors du campus.

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Si pour le moment, les autorités ne mesurent pas encore les impacts, ou du moins, n’ont pas encore décidé du sort de ceux-là, les organisations estudiantines quant à elle ont un devoir. Celui de venir à la rescousse des sinistrés. À juste titre, la Fneb et l’Uneb sont en train de mettre les bouchées doubles pour leur porter assistance. Pourvu que ça soit dans un bref délai. Sinon, ça risque de virer au pire…

La rédaction

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