Uac : entre la violence et la négociation, le Cous-ac montre la bonne voie aux étudiants

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Après Sakété, Dassa, Abomey et Lokossa, c’est le tour de la plus grande université du Bénin de bénéficier de la tournée qu’organise le Cous-ac sous l’égide du ministère de tutelle. Ladite campagne de sensibilisation s’est tenue hier mardi deux mai 2023 dans l’amphithéâtre Houdégbé de l’Uac. Elle a permis d’outiller les organisations estudiantines sur les franchises universitaires et sur la prévention de conflits en milieu universitaire pour la préservation de la paix.

‹‹ La violence est l’arme des faibles et n’a jamais réglé aucun problème ››, a insisté Dr Édouard Tchiakpè tout au long de sa communication. Laquelle communication s’est articulée autour du thème ‹‹ franchises universitaires : clarification conceptuelle, manifestation et limites ››. Selon l’ancien président de la Fédération nationale des étudiants du Bénin (Fneb), la compréhension du concept « franchises universitaires » a longtemps été biaisée par les responsables étudiants des organisations de l’Uac. Manifestement, cette mécompréhension a plus d’une fois débouché sur de violents mouvements d’humeurs, qui se soldent parfois par des décès aussi bien dans le rang des étudiants que celui des forces armées. À juste titre, les forces de l’ordre sont-ils autorisés à venir à l’université d’Abomey-Calavi ou tout autre campus ?

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Quid des franchises universitaires

Selon Dr Édouard Tchiakpè, la déclaration de Campala quant aux franchises universitaires interdit aux forces de l’ordre d’investir les enceintes universitaires pour y instaurer et maintenir la paix. À l’en croire, la mission de maintien de l’ordre dans les campus universitaires est du ressort d’une police universitaire, mise en place par le recteur. Toutefois, ‹‹ tout n’est pas permis dans l’enceinte universitaire ››, a rappellé l’ancien président de la Fneb.

Ces mêmes franchises universitaires en effet, donnent le plein pouvoir au recteur de faire venir les forces armées pour rétablir l’ordre quand des troubles à l’ordre publics flagrants mettent en périls la vie des étudiants de l’université. Plus loin, il n’est pas le seul habilité. Selon le décret de 2021 qui organise les franchises universitaires au Bénin, ‹‹ le procureur peut également faire appel aux forces de l’ordre pour maintenir l’ordre dans les enceintes universitaires ››, a martelé le communicateur.

Ainsi, les moyens de revendications dont les différents responsables doivent user se résument à la négociation et au dialogue. ‹‹ La grève est le dernier recours ››, a-t-il confié. Et même s’il faut aller en grève, il faut privilégier les moyens non violents. Par exemple, ‹‹ un sit-in devant le rectorat à scander des slogans hostiles ››, a-t-il suggéré. Des suggestions qu’il a faites aussi bien aux étudiants qu’aux autorités. Heureusement, ses conseils ne sont pas rentrés dans les oreilles de sourds.

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L’engagement des étudiants

Les étudiants ont après la communication reconnu la compréhension biaisée qu’ils avaient et ont posé leurs différentes inquiétudes pour éclairer les points d’ordre. Ce qui laisse croire que le message est bien passé. À juste titre, le président de la Fneb a, au travers d’une confidence, confirmé l’évidence. ‹‹ Pendant longtemps, nous avons souvent tendance à avoir une définition tronquée des franchises universitaires et il était important que ces communications se fassent pour que les responsabilités soient situées ; qu’on comprenne quand est-ce que les forces de l’ordre peuvent intervenir à l’université ››, a confié Véritas In’tissor Koudogbo. Aussi a-t-il souhaité que pour le reste de l’année académique en cours, la négociation soit la seule arme pour avoir satisfaction aux revendications afin de préserver la paix et l’intérêt de l’université.

Satisfecit du D-Cous

Des conclusions et résolutions qui réjouissent le directeur par intérim du Cous-ac. Pour Léopold Ganhoumede, il vaut mieux prévenir que guérir. ‹‹ Cette compréhension tronquée qu’ils avaient des franchises universitaires est désormais levée ››, se réjouit-il pour montrer tout son satisfecit. C’est pourquoi il a tenu remercier la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique qui a vu la pertinence de la thématique et a permis que la tournée de sensibilisation soit effective.

‹‹ Désormais nous oeuvrons grâce à cette tournée à pascifier les universités autrefois réputées pour de violents mouvements d’humeurs ››, a laissé entendre Léopold Ganhoumede, comme pour confirmer le but et les retombées escomptés. Quoi qu’il en soit, les autorités auraient montré leur bonne foi. C’est le tour des étudiants…

Arsène AZIZAHO

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