Lancée depuis plus de trois mois, la validation des inscriptions a pris fin ce vendredi 27 janvier 2023 sur tous les centres de validation de l’université d’Abomey-Calavi. Comme chaque année, bon nombre d’étudiants ayant attendus le dernier moment n’ont pas pu satisfaire cette obligation académique. Rencontrés cet après-midi, tous désespérés, ils reposent leur dernier espoir sur les épaules des autorités rectorales et ministérielles pour une éventuelle prorogation.
Il est 16h10 min ce vendredi 27 janvier 2023. Un long fil de rang d’étudiants se fait observer ici au centre de validation des inscriptions à l’Ecole polytechnique d’Abomey-Calavi (Epac). C’est le dernier jour de cette opération lancée depuis le 17 octobre 2022. Chemise dossiers en mains ; mines serrés chez les uns ; les autres plus ou moins relaxes papotent. Dans ce tohu-bohu, on pourrait entendre des plaintes d’étudiants. Ils sont près d’un millier à prendre d’assaut ledit centre, partant des couloirs du bas, à la salle de lecture en haut. Dans ladite salle de validation et à la devanture, un monde fou attend également. 16h20 environ. Le rang n’évolue plus. Sur les regards de ces étudiants se lisent le désespoir. C’est l’exemple de Ahouefa Lokossou, étudiante en troisième année de licence à l’IGATE. Elle a fait la queue depuis le matin. Malheureusement, elle n’a pas eu gain de cause. ‹‹ Je suis venue jusqu’ici dans la salle de validation, devant l’agent et c’est là il n’y a plus la connexion ; je vais encore repartir chez moi comme ça… ››, se désole-t-elle. Elle n’est pas seule dans le cas.
Sur les autres centres de validation, la situation est la même. Descendu à Ilaci et à l’Epac après avoir fait un tour dans les banques, le président de la Fneb, Véritas In’tissor Koudogbo raconte : ‹‹ jai constaté que nombreux de nos camarades étudiants n’avaient pas encore validé leur inscription. J’étais là quand la connexion est partie par la suite. J’ai compris qu’il y en a qui n’ont toujours pas validé leur inscription, pas parce qu’ils ne veulent pas, mais compte tenu de la morosité économique que traverse le pays ››. Selon la chef centre, chargée des inscriptions à l’Epac Nicole Adjovi, ils devront replier chemin si la connexion ne revient pas avant 16h30. Entre le marteau et l’enclume, ces étudiants poussés au désespoir n’attendent qu’une décision.
Une prorogation, la doléance des étudiants
Pour ces milliers d’étudiants en attente de valider leur inscription au titre de l’année académique 2022-2023, il urge de trouver une solution. Laquelle dépend des autorités rectorales et ministérielles. C’est pourquoi les étudiants rencontrés sur les centres de validation supplient les autorités afin qu’elles leur accordent encore un délai de grâce. Merveille Donoumassou, étudiante en première année d’Espagnol n’a pas pu valider son inscription parcequ’il y avait une multitude de monde. ‹‹ J’aimerais que le rectorat nous aide en prolongeant la date de la validation pour que les étudiants qui sont dans le même cas que moi, puissent valider notre inscription ››. C’est également le souhait de la chef centre de l’Epac qui demande la clémence des autorités pour une prorogation, parce que ‹‹ ce n’est ni de leur faute, ni celle des étudiants, vu le temps qui court… ››. En effet, les étudiants ont avancé en majorité cette raison de morosité économique qui ne leur a pas permis de se mettre en règle le plus tôt possible.
La Fneb rassure
‹‹ Nous avons saisis le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, de même que le recteur à cet effet, afin qu’ils puissent prolonger la date de validation des inscriptions ››, a notifié le président de la Fédération nationale des étudiants du Bénin. Véritas In’tissor Koudogbo et son équipe restent confiants que cette doléance portera ses fruits et rassure les étudiants qui jusque-là n’ont pas pu valider leur inscription pour diverses raisons.
Aussi a-t-il saisi l’occasion pour prévenir ces derniers. ‹‹ Quand le délai sera prorogé, qu’ils fassent tout pour se rendre dans les centres de validation afin de valider leur inscription ››, demande-t-il aux étudiants. Car, fait-il savoir, ‹‹ quand on prolonge, ils ne viennent plus ›› parceque désespérés. Le sort de ces étudiants est dorénavant dans les mains des autorités à divers niveaux qui détiennent le monopole de la décision de prorogation.
Arsène AZIZAHO & Roméo AGBANVO