Uac – Paiement de nouveaux frais à la Fast : les autorités dans un étau, les étudiants dans un cul-de-sac

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Le 19 novembre 2022, le professeur Farid Abdel-Kader Baba-Moussa, doyen de la Faculté des sciences et techniques (Fast) de l’université d’Abomey-Calavi (Uac) sortait deux importantes notes d’informations. L’une portant paiement des frais d’inscription pédagogique et l’autre portant paiement des frais de reprise. Des notes qui n’ont pas plu aux étudiants de ladite faculté. Ils ont exprmé leur ras-le-bonbon par le biais d’une assemblée générale le mercredi 21 décembre 2022. Une assemblée à l’issue de laquelle un consensus a été acté. Mais est-ce en faveur des étudiants ?

Quelques jours après l’annonce de la nouvelle, la toile s’enflamme. ‹‹ Stop frais de reprise ! La Fast n’est pas une école privée ! Trop c’est trop ! Ensemble disons non à l’escroquerie ! ››. Ce sont là quelques posts de révoltes laissés par de probables étudiants Fastiens sur Facebook. Ils seraient donc submergés. D’ailleurs, interrogé sur la note, Pantchev Aïcheme, un ancien responsable de la Fast tonne avec affliction : ‹‹ cette note vient tout simplement rendre plus ardu les conditions d’études à la Fast ››. Pour l’ancien responsable d’amphithéâtre, en fin de formation dans la filière Sciences de la vie et de la terre, cette note ne peut susciter que découragement, désolation totale et refus légitime, dans le rang des étudiants Fastiens.

Cette note vient tout simplement rendre plus ardu les conditions d’études à la Fast

Pantchev Aïcheme

Pourtant, l’autorité a ses raisons…

Cette décision, l’autorité ne l’aurait pas prise à la hâte. Selon les confidences du Bureau d’union d’entité suite à leur audience avec le décanat, les autorités n’ont fait que mettre en exécution les textes qui ont toujours régi ladite faculté. À cela s’ajoutent les plaintes de l’autorité décanale en ce qui concerne l’organisation des compositions, qui tiennent compte des étudiants ayant de reprise, alors que c’est une minorité qui s’y présente. À en croire l’autorité, il vaudrait mieux connaître le nombre exact d’étudiants qui viendront composer pour ne pas faire du ‹‹ gâchis ››.

Professeur Farid Abdel-Kader Baba-Moussa, doyen de la Fast

Fast, une faculté hors pair

Il est désormais demandé à l’étudiant Fastien, de payer 3000F CFA par Unité d’Enseignement non validée après les résultats du premier semestre ou du second semestre selon le cas. A cela s’ajouteront les frais d’enjambement qui s’élèvent à 3000F CFA par UE de reprise si éventuellement l’étudiant est en situation d’enjambement. Et enfin, il lui est demandé de payer les frais d’inscription à raison de 500 FCFA par semestre. Des frais jamais payés à la Fast… « Certes, aucun être humain ne se présente à un examen dans l’optique d’échouer mais l’échec, toutefois est imprévisible », estime le Bureau d’union d’entité (Bue-Fast). A en croire les responsables étudiants, beaucoup aurait raccroché par le passé s’ils étaient ainsi acculés. « Il est clair que si c’était ainsi, vu les conditions d’étude et en nous référant aux résultats des années académiques écoulées, plusieurs de nos ainés n’allaient pas finir le cycle de la licence car ils auraient été confrontés à payer des sommes exorbitantes pour recomposer plusieurs matières non validées », ont-ils martelés. Pourtant, le paiement de ces frais n’est pas étranger aux autres facultés telles que la Faseg, la Fadesp, etc. Pourquoi donc l’exception à la Fast ? Les responsables n’ont qu’une seule réponse à cette inquiétude : « la Faculté des Sciences et Techniques est une faculté à part entière ». Une faculté hors pair, pas donc comme les autres, peut-on comprendre. Des explications, il ressort qu’elle se distingue des autres entités à travers le déroulement des travaux pratiques qui sont éliminatoires et donc indispensables pour tout étudiant Fastien. Ainsi, à l’entame de chaque année, les étudiants sont contraints de payer ces frais qui constituent déjà une énorme responsabilité financière. Ces frais selon les filières (SVT, PC, MIA) peuvent varier de 5000F CFA à 15.000F CFA. « Etant donné que ces TP sont d’ordre académique et revêtent un caractère éliminatoire, les étudiants ne ménagent aucun effort pour se conformer à ces exigences qui font partie de l’essence de la faculté », ont fait savoir Martin Akpo, président du Bue et Cie. Pour ne pas se retrouver dans l’impasse de prendre la clé des champs ou de payer d’énormes sommes pour leurs études, les étudiants devraient coûte que coûte exprimer leur ras-le-bol mais surtout convaincre les autorités. D’où l’organisation d’une assemblée générale par le Bureau d’union d’entité de la Fast.

La Faculté des Sciences et Techniques est une faculté à part entière 

Responsables étudiants
Département de la Fast

Le consensus de l’Assemblée générale

Ils étaient environ 1111 étudiants ayant répondus présents à ladite AG qui a eu lieu la matinée du mercredi 21 décembre 2022 dans l’amphithéâtre A400. Le but, échanger sur les deux notes sorties par l’autorité décanale et trouver un consensus. Dans le déroulement de l’ordre du jour, le président du Bue a présenté aux étudiants le point des discussions entamées avec les autorités concernant lesdites notes. « L’autorité décanale est restée ferme sur sa décision et les deux notes sont nécessaires pour l’atteinte de ses visions pour la faculté », a fait savoir Martin Agossou Akpo, avec amertume. Dans la même démarche, selon les dires du Secrétaire général du CE-Fast Thierry Gbehou, ce même refus a été réitéré à l’endroit des membres du Conseil d’Entité de la Fast. Plus révoltés après ce point, les étudiants désormais pris dans un cul-de-sac, ont donné de la voix. « Jamais l’application de la note portant paiement des frais de reprise d’UE. Néanmoins pour ce qui concerne les frais d’inscription pédagogique, l’année prochaine, ça peut être mis en application », a tonné Armand, étudiant en L2-PC. Pour son camarade Carlos de la L2-SVT, l’idée cachée derrière ces notes serait l’exclusion des étudiants de la Fast. Il s’explique en ces termes : « nous sommes dans une faculté dont les conditions de cours sont très déplorables ; pour nos travaux pratiques, nous payons plus de 14000 F en première année, mais ces TP sont boycottés. Malgré ces situations déplorables nous faisons avec. Ajouter encore ces frais, c’est vouloir nous chasser de la faculté ». Dans cette atmosphère de révolte, ils s’alarmèrent tous avec un mot d’ordre : « Non ! Non ! Non… à l’application de ces deux notes ». Un seul consensus à la fin : impossibilité de payer les frais d’inscription pédagogique et de reprise d’UE non seulement pour cette année mais également pour les années à venir. « Telle est la décision du collectif des étudiants de la Fast et tel est l’essentiel à retenir de l’AG du mercredi 21 décembre 2022 », ont signé les présidents du Bureau d’union d’entité et du Conseil d’entité de la Fast. Mais est-ce la décision de l’autorité ? A cette étape du différend, les organisations estudiantines devront poursuivre la lutte. Selon une réplique du président de la Fneb suite à un de nos articles sur Facebook, l’espoir est encore permis. Avec ce coup de pouce, les autorités seraient certainement coincés dans un étau. Et peut-être satisferont-ils les doléances de ces pauvres étudiants. En tout cas, cette histoire est loin de se terminer… ‘‘Wait and see’’, diront les Anglais.

Impossibilité de payer les frais d’inscription pédagogique et de reprise d’UE non seulement pour cette année mais également pour les années à venir

Mot d’ordre de l’Assemblée générale
Parution 217 de décembre 2022

Arsène AZIZAHO, in parution n° 217 de décembre 2022

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