Miodjodo, c’est le titre de la toute dernière sortie de l’artiste Praouda. Si l’artiste chante pour la plupart du temps l’amour et le vécu quotidien, il s’intéresse cette fois-ci à une question préoccupante qui continue de secouer la toile jusqu’à ce jour : la traque contre les cybercriminels au Bénin.
Plus aucun jour ne passe sans que les médias n’en parlent. La traque des cybercriminels depuis quelques mois est devenue plus accrue au Bénin. Depuis quelques semaines, les ténors de la musique urbaine beninoise élèvent leurs voix pour en appeller à la complaisance d’un Chef de l’État droit dans ses bottes et qui est animé par un seul souci : couper le mal à la racine.
Dans sa dernière sortie qui date du samedi 15 avril 2023, l’artiste évoque mordicus le climat socioéconomique qui conditionne la vie des béninois. À l’en croire, le chômage reste le facteur majeur qui favorise l’expansion de cette activité illégale au Bénin. En effet, en introït à son clip « Miodjodo » l’on aperçoit un Praouda ligoté et sevré par les éléments de la police Républicaine.
Dans la peau d’un cybercriminel, l’artiste demande pardon au président Patrice Talon : ‹‹ Prego, djalé ›› ; en faisant savoir sa misère malgré qu’il ait appris un métier noble ou même fini son parcours scolaire. « J’ai fini l’apprentissage, mais pas de sollicitation. Brillant parcours scolaire après les dépenses interminables des parents. C’est à mon tour de les aider », a t-il marmonné.
Ainsi, l’artiste évoque les raisons qui motivent la pratique avant de lancer un message fort au père de la nation. « La création d’entreprises dans les prisons ». Voilà ce que réclame l’artiste Praouda dans son clip « Miodjodo » pour qui, cette méthode reste le seul moyen par lequel « des jeunes de 17 à 22 ans qui écopent respectivement de 5 ou 6 ans » de prison peuvent échapper à l’oisiveté et renoncer définitivement à leurs statuts de « Gayman ».
À l’instar de Vano Baby et bien d’autres, Praouda croit que la jeunesse a sa part de responsabilité dans le développement du pays. Et pour cela, il urge que cette jeunesse desœuvrée bénéficie des conditions optimales, gage d’un réel décollage.
Cependant, s’il y a une chose qui tient en haleine du début jusqu’à la fin de ce morceau de 3 minutes 27 seconde, c’est le serment que prête l’artiste au nom de tous les cybercriminels : ‹‹ Nous avons abandonnés ››, en langue locale Fon, « Miodjodo ». Tel l’enfant prodigue, Praouda et sa cohorte s’en remettent à Patrice Talon.
Ignace TOSSOU