Interdiction du port de tenues fantaisistes dans l’enceinte du campus : une réforme mort-née

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Qu’il vous souvienne que le vendredi 21 octobre 2022 au détour d’un communiqué, le Recteur de l’Université d’Abomey-Calavi, Professeur Félicien Avlessi a interdit le port des tenues extravagantes ou « sexy » à l’intérieur du campus. Et près de deux ans environs après cette interdiction, le constat est bien visible sur le terrain dans le rang des étudiantes. Une situation qui laisse pantois et à laquelle il urge de trouver une solution pour de bon.

Le mal est sépulcral ! Malgré l’interdiction du port des tenues extravagantes ou « sexy » à l’intérieur du campus, les tenues moulantes, sont toujours à l’Uac après près deux ans d’interdiction. En effet, le vendredi 21 octobre 2022, le recteur a interdit de tels comportements vestimentaires. Et selon son communiqué, « plus de pantalons taille basse ; plus de débardeurs ; plus de jupes taille basse ; plus de jupes mini et/ou à fente exagérées (au-dessus du genou), plus de tenues décolletées ». Mais environs 19 mois après cette consigne, le constat est là. Lundi ! Il est 17 heures 45’. Nous sommes au premier étage du Bâtiment presse. A travers la fenêtre d’une des cabines de ce bâtiment, on aperçoit une étudiante. Teint clair. La jeune étudiante sortait à peine de la résidence universitaire A qui abrite l’Ecobank. Ronde, svelte, au-dessus de ses 1m50 avec une tresse bien faite. Bref son physique est bien faite pour attirer l’attention des usagers de son itinéraire. Habillée, ses seins sont bien visibles. Sa culote noire au-dessus des genoux déballe le « fendu » de son entre-jambe, où les précisions sur leurs postures sont claires. Quelques minutes après le départ de cette étudiante, une autre s’invite dans la course. Taille moyenne. Teint ébène cette fois-ci, à moitié habillée. Son ventre, si brillant n’est pas caché. Son pantalon taille basse donne déjà un aperçu de sa partie intime. Depuis plusieurs mois, ces types d’habillements sont légions à l’intérieur du campus. C’est du moins ce que confirme cet étudiant, l’un des témoins oculaires de cette ‘’scène’’ de ce lundi soir. « Le constat est clair. Nos camarades filles/femmes s’habillent comme ce n’est pas permis pour venir en cours. Pour celles qui sont en résidences universitaires, elles prennent le campus comme leur maison personnelle et se permettent de s’habiller indécemment. C’est déplorable ! », confie-t-il. En effet, cette déviance de la part des étudiantes, en ce qui concerne le port de tenues vestimentaires va à l’encontre des normes prescrites par les règlements pédagogiques des Unités de Formation et de Recherche (UFR). C’est pourquoi sans ambition d’exhaustivité, les tenues susmentionnées sont interdites par la première autorité de l’Uac.

L’esprit du communiqué oublié ?

Selon ledit communiqué du Professeur Félicien Avlessi, l’étudiante ou l’étudiant qui oserait défier l’autorité sera interpellé. « Le non-respect des dispositions qui encadrent le port vestimentaire les expose à des sanctions sans recours », peut-on lire dans le communiqué. C’est ainsi que le recteur a invité les étudiants et étudiantes à adopter un style vestimentaire correct et digne. Mais sur le terrain, cette mesure n’est pas respectée et le silence du rectorat laisse pantois. Car à s’en tenir au communiqué, les étudiants en pantalons déchirés et étudiantes en jupes tailles basses, mini, à fentes exagérées ou décolletées risquaient gros. A en croire le communiqué, ils pourraient perdre l’année académique. Pour cause, « il leur est désormais interdit d’accéder aux salles de cours et de compositions en tenues vestimentaires déviants des normes prescrites par les règlements pédagogiques ». Marchands de la mort, elles n’ont que faire des articles et émissions réalisés. Malgré moult publications, l’incorrect, elles l’ont toujours dans la peau. Récidives, spécialistes en habillements indécents, elles continuent d’entretenir leurs périples dans l’enceinte du campus et par ricochet dans les amphithéâtres. Visiblement, comme prévu dans le communiqué d’alors, aucune descente inopinée, aucune saisine de tenues n’a eu lieu, malheureusement. Bien avant, cette réforme pourtant salutaire, sur le dos de ces étudiantes, les statistiques de port de tenues fantaisistes qui traînaient à l’intérieur du campus avaient tellement grimpé qu’il était impossible de continuer à fermer les yeux devant une pagaille qui ne dit pas son nom. Raison de plus de saluer cette réforme censée sonner le glas. Et s’il est vrai que les statistiques ont diminué un temps soit peu, il faut dire que le constat est visible. Peut-être ce sont des brebis galeuses. D’ailleurs ne communiqué ne disait pas qu’il fallait fermer les yeux sur une manière donnée. Il est alors clair que la volonté rectorale d’enfouir cette pratique dans le sol a volé en éclat, avorté.

La proposition de thérapie de choc !

C’est une manière qui met mal leurs pairs étudiants. Déo-Gratias le clame avec vivacité. Il raconte : « un matin j’étais allé en cours. Je suivais le cours quand soudain je vis une camarade assise à mon extrême gauche, presque à nu. Je voyais ses dessous et la figure de sa partie intime. Je n’étais pas le seul. Elle n’est pas la seule. Elles sont en nombre. C’est alors que j’ai perdu le fil du cours… ». C’est une situation que confirme ‘’notre’’ sondage effectué dans le cadre de la rédaction de ce papier. En effet, sur 30 étudiants questionnés, 29 avouent être victimes de cette aberration. Pour conjuguer au passé, cette habitude qui, parfois ‘’coûte’’ la réussite de leurs semblables, les opérations de répression doivent se succédées. Dans un haut lieu du savoir étiqueté comme la plaque tournante de l’incivisme et de l’irrespect des textes, la synergie d’action sans répit permettrait de freiner des zèles. Mais un peu de répit et les réfractaires à l’ordre établi, seront encore là pour rappeler que, surtout sur un campus ouvert à tout bout de champs, il ne faut jamais faire confiance au bon sens de ceux pour qui s’habiller modérément n’est rien. Ainsi, après le long silence des autorités, surtout rectorales au lendemain de la prise de cette décision, la grande leçon à retenir de cette sérénité est que la racine du mal est très profonde. Quoiqu’on dise, lorsque cette pratique sera conjuguée au passé, des consciences seront soulagées. Raison de plus, d’agir. Et même les concernées tardent à comprendre l’importance d’une telle lutte afin d’en finir avec, les autorités n’ont que faire. Contre leur volonté de bien s’habiller, il faut impérativement les sauver en les ramenant sur la bonne voie à travers des sanctions prévues. Et, en principe, le défi à relever, c’est de faire en sorte que ce mérite ne soit pas exclusif à ce mal seul. Une chose est sûre, si le diable est aux aguets, à la moindre erreur, ce sera la marche à reculons. Il faut alors redoubler de vigilance. C’est aussi une affaire de toutes les organisations estudiantines en passant par leurs institutions spécialisées sans oubliés les étudiants car, le mal est profond et la plaie est très béante. A la vérité, sans une rigueur de tous les instants et un détachement total, il est impossible de gérer l’Uac avec lucidité. L’avenir du pays est en jeu !

Mahussé Barnabé AÏSSI

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