Culture : Amadou Bagayoko est mort, la musique malienne perd une légende

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« Je pense à toi mon amour, ma bien-aimée, ne m’abandonne pas, mon amour, ma chérie ! » Ce morceau qui a fait le tour du monde est l’un des titres phares du duo Amadou & Mariam. Aujourd’hui, nous pleurons le départ de l’homme derrière cette voix et cette guitare : Amadou Bagayoko s’est éteint le vendredi 4 avril 2025, à l’âge de 70 ans.

Né à Bamako le 24 octobre 1954, Amadou a marqué de son empreinte la musique malienne. Devenu aveugle à 16 ans à cause d’une cataracte congénitale, il puise dans cette épreuve la force de bâtir une carrière unique. C’est à l’Institut des jeunes aveugles de Bamako qu’il rencontre en 1975 Mariam Doumbia, également non-voyante. De cette rencontre naît bien plus qu’un amour : une aventure musicale qui portera haut les couleurs du Mali.

Le duo commence à se faire entendre dans les années 80, mais c’est dans les années 2000 qu’il conquiert le monde. Je pense à toi, La réalité, Dimanche à Bamako… Des chansons qui parlent d’amour, de société, et d’identité, avec un son mêlant tradition et modernité. L’album Dimanche à Bamako, produit par Manu Chao, devient un phénomène. Une Victoire de la Musique en 2005, une nomination aux Grammy Awards en 2008 pour Welcome to Mali, des tournées sur les scènes les plus prestigieuses, de Glastonbury à Coachella.

Amadou & Mariam collaborent avec des artistes de renom : Damon Albarn, K’naan, les Scissor Sisters… Mais ils restent avant tout fidèles à leurs racines et à leur combat : donner une voix à ceux que l’on n’entend pas, en particulier les personnes handicapées.

Amadou Bagayoko laisse derrière lui un héritage immense. Il était plus qu’un artiste : un symbole d’espoir, de persévérance et de passion. Sa musique continue de résonner. Et nous, nous pensons à lui.

Mahussé Barnabé AÏSSI

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