Bénin : le parti LD exige la démission du président de l’Assemblé Nationale

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L’opinion publique béninoise est secouée depuis plusieurs jours par une question cruciale qui touche le cœur de la République. Il s’agit d’une probable révision de la constitution. À travers une conférence de presse, le parti « Les démocrates » a dénoncé la manipulation et la vassalisation des institutions de la République et exige la démission pure et simple du président de l’Assemblée nationale.

Les suspicions d’une révision de la constitution sont nées au lendemain d’une réunion entre les présidents d’institutions et le garde des sceaux beninois, Ivon Détchénou. À l’issue de cette réunion dont l’objectif est de renforcer le dialogue entre le Gouvernement et les Institutions de la République, Louis Vlavonou, Président de l’Assemblée nationale a tenu des propos qui visiblement, n’ont pas été du goût du Secrétaire National à la Communication du parti d’opposition Les démocrates, Guy Dossou Mitokpe. «Nous qui sommes ici, nous représentons la Nation toute entière, c’est les Institutions de la République et nous sommes comme une Assemblée Constituante, parce que ce qui se discute et se fait ici, est au-delà de nos pauvres personnes. C’est la refonte totale de tout le système qui est en jeu. », a laissé entendre le patron de la 9e législature.

Ainsi, pour avoir tenu de tels propos, l’opposition béninoise exige la démission pure et simple de Louis Vlavonou. «Pour sa propre dignité dans un Pays qui se respecte et qui respecte ses propres valeurs Monsieur Louis Vlavonou devrait purement et simplement démissionner de la Présidence de notre Assemblée Nationale ou il devrait être destitué par ses pairs pour avoir outrepassé ses compétences et pour n’avoir reçu aucun mandat d’aller faire une telle déclaration», peut-on lire dans le communiqué de presse. Car «Cette déclaration de Monsieur Louis Vlavonou montre à suffisance les vraies raisons de cette rencontre et l’objectif visé par le pouvoir de la Rupture. C’est à dire un complot en préparation contre le Peuple béninois. Car au regard de son rang dans la chaine des responsabilités dans notre pays, cette déclaration de Monsieur Louis Vlavonou Président de l’Assemblée nationale est un parjure», soutien le Secrétaire nationale à la communication du parti.

Par ailleurs, le vrai problème que suscite cette déclaration se situe au niveau du groupe de mots «Assemblée Constituante». Pour la principale force d’opposition du Bénin, le terme Assemblée Constituante a une signification juridique très précise et historiquement chargée. Utiliser donc ce terme pour décrire des réunions exclusivement composées de membres de la mouvance au pouvoir sans inclusion ni dialogue avec l’ensemble des forces politiques du pays constitue une grave dérive.

Vitali Boton revient à la charge

Afin de faire taire les polémiques et les mauvaises interprétations que suscitent les propos du président de l’Assemblée nationale, Vitali Boton, porte parole du président de l’Assemblée nationale est monté, jeudi 04 janvier 2024, au créneau. Face aux hommes des medias, le porte parole de Louis Vlavonou soutient que «Quand le président de l’Assemblée nationale évoque une Assemblée constituante, c’est dans le contexte d’une discussion non conventionnelle et non dans le but de faire porter par les présidents d’institutions, un projet de révision constitutionnelle». Donc « Tenter de faire croire aujourd’hui que les propos qu’il a tenu lors de cet échange interinstitutionnel préfigurent une initiative opportuniste de révision de la constitution, relève pour Vitali Boton, d’une manipulation caricaturale aux desseins inavoués».

Ignace TOSSOU

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