Etats-Unis : le bingo du débat Trump-Harris

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Qui, de Donald Trump ou de Kamala Harris, va remporter le débat présidentiel présenté ce mardi ? Dieu seul le sait ! Mais on peut tenter de prédire les enjeux que les candidats vont privilégier ainsi que leurs angles d’attaque. Voici ici le résumé en huit mots clés, dans un bingo.

Hannibal Lecter

Donald Trump ne donne pas dans la dentelle lorsqu’il aborde le sujet de l’immigration. Il prétend même que les pays d’où viennent les migrants qui traversent la frontière sud des États-Unis « vident leurs asiles de fous ». Depuis l’an dernier, il a évoqué plusieurs fois… Hannibal Lecter, l’ex-psychiatre cannibale du Silence des agneaux. Y fera-t-il référence lors du débat ? Chose certaine, il affirmera que Kamala Harris n’a rien fait pour réduire le flot de migrants en provenance du Mexique. Elle répliquera que des républicains au Congrès américain ont bloqué une réforme à ce sujet.

Nouvelle voie

Une nouvelle voie pour l’avenir. « A new way forward. » Vous entendrez peut-être cette expression plus d’une fois lors du débat. Kamala Harris doit convaincre les électeurs américains que voter pour elle, c’est voter pour du changement… même si ça fait déjà près de quatre ans qu’elle est à la Maison-Blanche. Vous pouvez parier que lorsqu’elle évoquera ses nouvelles promesses, Donald Trump, lui, ne se fera pas prier pour la ridiculiser. Il lui demandera pourquoi elle n’a pas déjà accompli tout ça au sein de l’administration Biden. Saura-t-elle s’expliquer de façon convaincante ?

Communiste

Donald Trump soutiendra probablement qu’il a offert aux Américains « les plus importantes réductions d’impôts de l’histoire du pays ». Car il a tout avantage à parler d’économie. C’est un des enjeux sur lesquels les électeurs lui font davantage confiance qu’à Kamala Harris. Il pourrait qualifier une fois de plus la candidate démocrate de « communiste » et lui reprochera de vouloir faire grimper les impôts des Américains comme jamais auparavant. Si elle est élue, le pays s’enfoncera dans une crise de l’ampleur de celle de la Grande Dépression (dans la foulée du krach boursier de 1929), a-t-il déjà prédit.

Fracturation hydraulique

Lors de la course au leadership du Parti démocrate, il y a quatre ans, Kamala Harris était opposée à la fracturation hydraulique (en anglais : fracking). Plus maintenant. Pourquoi ? La réponse tient vraisemblablement en un mot : Pennsylvanie. C’est l’un des États clés pour le scrutin présidentiel et c’est aussi l’un de ceux où la fracturation hydraulique est à la source du plus grand nombre d’emplois. Vous pouvez parier que Donald Trump se servira de cet exemple pour affirmer que les électeurs ne peuvent pas faire confiance à la politicienne démocrate.

Poutine

Vladimir Poutine n’aurait pas envahi l’Ukraine si Donald Trump avait été président des États-Unis. Du moins, c’est ce que le candidat républicain aime dire. Il va décrier la politique étrangère de l’administration démocrate et pourrait répéter que le monde est au bord d’une troisième guerre mondiale. Kamala Harris va plutôt l’accuser d’être trop mou à l’égard des dictateurs. Elle rappellera probablement que Donald Trump se vante d’avoir dit à l’un des leaders d’un pays membre de l’OTAN que si les Russes veulent l’attaquer, il les encouragera « à faire ce qu’ils veulent ».

De l’histoire ancienne ?

Peut-être, mais comment Kamala Harris pourrait-elle se priver d’évoquer la pandémie et, surtout, la gestion chaotique de la crise sanitaire par l’administration Trump ? Rappel : le grand défi de la candidate démocrate est de persuader les électeurs que Donald Trump représente le passé et qu’elle est pour sa part la candidate de l’avenir. Selon le plus récent sondage The New York Times/Siena College, plus de la moitié des électeurs américains (55 %) estiment qu’elle représente « la continuité ». Donald Trump devrait tout faire, lors du débat, pour leur donner raison.

Liberté

Qui prononcera en premier le mot « liberté » lors du débat ? La question se pose, car les républicains, aux États-Unis, ne sont plus les seuls à parler de liberté aux électeurs américains. Le thème est au cœur de la campagne de Kamala Harris. Il est tout particulièrement porteur depuis que les femmes ne sont plus libres de choisir si elles peuvent interrompre leur grossesse dans tous les États du pays. Sur la question de l’avortement, Donald Trump osera-t-il encore se vanter d’avoir choisi les juges qui ont permis d’invalider l’arrêt Roe c. Wade ? C’est loin d’être sûr.

Classe moyenne

Si elle souhaite contrer les attaques de Donald Trump sur l’économie et rassurer les électeurs, Kamala Harris aurait tout avantage à mettre l’accent sur ses promesses pour la classe moyenne. C’est ce qu’elle a fait lors de son entrevue sur les ondes de CNN à la fin du mois dernier, d’ailleurs. Elle rappellera certainement qu’elle veut lutter contre la hausse des prix des produits d’épicerie et qu’elle promet des crédits d’impôt plus généreux pour les couples qui ont des enfants. Et elle soutiendra sûrement que son rival se soucie davantage du sort des Américains les plus riches.
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La Presse

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